Beni : les autorités et la Monusco conscientisent les jeunes qui se sont opposés à une patrouille mixte FARDC-casques bleus à Rwangoma

Le maire intérimaire de Beni, Bakwanamaha Modeste a lancé un appel à la prise de conscience aux jeunes de sa juridiction après les récentes altercations qui les a opposés à une patrouille des FARDC et des casques bleus au quartier Rwangoma. Il a exhorté les jeunes de ne pas jouer le jeu de l'ennemi en s'attaquant aux forces de l'ordre et de sécurité. Il l'a dit à travers un point de presse animé ce mardi 29 décembre, aux côtés du coordonnateur des opérations civilo-militaires des FARDC, Colonel Jean de Dieu Kayabo et du chef de bureau de la Monusco de Beni-Lubero, Abdouramane Ganda.

« Le problème qui nous agace à Beni est commun à nous tous, c'est-à-dire il est commun à la population, à la police, à l'armée et même à la Monusco. Ce qui justifie sa présence ici à Beni, si on était stable la Monusco n'aurait pas sa raison d'être à nos côtés. Lorsque l'ennemi réussit à nous diviser là, il gagne la guerre mais lorsque nous sommes soudés nous gagnons la guerre ensemble. Nous n'allons pas préparer le lit de l'ennemi en nous opposant les uns contre les autres, l'ennemi est connu c'est l'ADF », explique Bakwanamaha Modeste, maire a.i de Beni.

Dimanche dans la soirée, des jeunes du quartier Rwangoma, au sud-est de Beni, avaient empêché les militaires congolais et les casques bleus de la Monusco d'effectuer une patrouille dans leur quartier. La patrouille mixte était alors attaquée, un casque bleu et deux militaires FARDC étaient blessés par des jets de projectiles. Au côté de ce bilan, une moto de la police était incendiée et une jeep de l'armée caillassée.

La Monusco, victime aussi de cette attaque, demande à la population de ne pas se laisser distraire par les rebelles ADF.

« Nous avons besoin du soutien de tout le monde, autrement il sera difficile de gagner cette guerre asymétrique. Ne nous laissons pas diviser par les ennemis, l'ennemi est unique il s'appelle ADF. Nous sommes ici pour la protection de la population, beaucoup reste à faire mais sans ce que nous faisons, la situation serait catastrophique », déclare Abdouramane Ganda, chef de Bureau de la monusco à Beni.

Les forces de l'ordre et de sécurité ont subi deux attaques de la population contre depuis vendredi dernier dans la région de Beni. La première attaque a été enregistrée dans la localité de Bulongo, en secteur de Ruwenzori. Une altercation survenue entre l'armée et la population, qui s'est soldée par 5 morts dont deux soldats et deux de leurs dépendants lynchés. 5 présumés auteurs de ces attaques comparaissent depuis ce mardi devant le tribunal militaire garnison de Beni-Butembo, dans une audience de flagrance.

Yassin Kombi