RDC : Le gouvernement veut améliorer la qualité des services de planification familiale grâce aux résultats de l' enquête PMA menée à Kinshasa et au Kongo Central

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Le ministre de la santé Eteni Longondo a affirmé ce mercredi 16 septembre que les résultats de l'enquête menée de décembre 2019 à février 2020 par l'école de santé publique de l'Université de Kinshasa permettront au gouvernement d'améliorer la qualité de ses services en matière de planification familiale. Il l'a dit lors de la cérémonie de dissémination de l'enquête Performance Monitoring for Action (PMA-RDC) sur les indicateurs de la planification familiale à Kinshasa et dans la province du Kongo-central.

« Nous pensons en effet que les données de ce jour permettront au gouvernement ici représenté par le ministre de la santé, de prendre conscience des interventions possibles pour l'amélioration de l'accès et la qualité des services de planification familiale et à entrevoir des approches plus intégrées afin d'atteindre les dividendes démographiques, donc, le développement de notre pays. », a affirmé le ministre de la Santé, Dr Eteni Longondo.

Cette enquête dévoile entre autres, que la prévalence contraceptive en RDC et précisément à Kinshasa  est passée de 19 à 30% entre 2014 et 2020.

« Les résultats que nous venons de partager aujourd'hui montrent que la prévalence contraceptive à Kinshasa s'est améliorée chez les femmes vivant en union. Elle est passée de 19 à 30%, c'est une bonne chose. Ceci, c'est aussi pour l'ensemble de la population à Kinshasa. La méthode la plus utilisée par les femmes mariées: sont l’implant. Et, les femmes qui ne sont pas mariées qui sont sexuellement actives utilisent le condom masculin ou la contraception d'urgence. Ces résultats sont quasi similaires pour le Kongo Central. Quand bien même nous assistons à une augmentation de la prévalence contraceptive, les femmes qui utilisent la contraception ne l'utilisent pas de la bonne manière. Il se pose un problème de qualité de service. Nous  constatons qu'à Kinshasa, 45% des femmes abandonnent d’utiliser la méthode qu'elle ont commencé à la première année, ce qui est un problème. Ceci expose ces femmes aux grossesses non-désirées. En effet, à Kinshasa, la moitié des femmes nous a rapporté que leur dernière grossesse n'était pas désirée. Au Kongo-central, 6 femmes sur 10 avaient avoué que leurs dernières grossesses n'étaient pas désirées. Ceci devrait interpeller le Programme National de Santé de Reproduction (PNSR) et les ONG travaillant dans le secteur de  la planification familiale pour améliorer la qualité de service offert à la population afin d'assurer une maternité responsable en utilisant de manière efficiente les méthodes contraceptives qu'elles choisissent», a dit le Professeur Pierre Akilimali, Principal Investigateur de PMA/ RDC.

En réaction à cette tendance haussière, Madame Lis Lombeya Losambo, Directrice du Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) est satisfaite du progrès et affiche une grande ambition à l'horizon.

« C'est beaucoup pour nous parce que le bond a été énorme, mais, c'est encore insuffisant parce qu'il y a encore des femmes qui n'ont pas accès aux méthodes contraceptives. Donc, le PNSR avec ses partenaires d'appui, les bailleurs, nous sommes en train d'œuvrer pour que le taux de prévalence contraceptive augmente de manière à ce que toutes les femmes aient accès au service de planification familiale. » souhaite-t-elle.

Pour Victor Rakoto, Représentant adjoint de l'UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population), ces résultats vont être utilisés pour guider les interventions que feront son agence ( UNFPA) et leurs partenaires pour s'assurer qu'il y ait évolution dans la sensibilisation et l'utilisation des services de planification familiale.

L'enquête PMA sur les indicateurs de la planification familiale a été réalisée par l'Ecole de Santé publique de l'Université de Kinshasa, en collaboration avec le ministère de la Santé, avec le soutien global de l'Institut Bill & Mélinda Gates pour la population et la santé génésique de l'Ecole de santé publique de l'Université Johns Hopkins et Jhpiego.  L’étude s'est basée sur un  échantillon aléatoire constitué des femmes en âge de procréer (15 à 49 ans), dans les provinces de Kinshasa et du Kongo-Central.

 Berith Yakitenge