La police nationale congolaise (PNC) a dispersé ce samedi 5 septembre, à coup de gaz lacrymogènes, la manifestation des étudiants qui réclament la sécurité à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Ils ont tenu cet après midi un sit-in à la place Feu rouge et se dirigeaient vers le gouvernorat de la province pour déposer un mémorandum contre cette insécurité, qui a déjà coûté la vie à deux de leurs camarades.
Ils étaient des centaines, issus de différents établissements universitaires de la ville parmi lesquels Institut supérieur de développement rural (ISDR), Université libre des grands Lacs (ULGL), Institut Supérieur pédagogique (ISP), Université catholique de Bukavu (UCB), Université officielle de Bukavu (UOB), Institut Supérieur des techniques médicales (ISTM).
" La Police vient de nous disperser en utilisant des gaz lacrymogènes. Certains parmi nous sont blessés ", souligne un étudiant de l'ULGL.
Les étudiants disent non à des tueries dont sont victimes les habitants.
" L'insécurité dans notre ville est devenue une habitude. On a tué deux de nos étudiants cette semaine sous le silence et la passivité du gouvernement. Hier, c'était lui et peut être demain ce sera moi, c'est pourquoi face à cette insécurité, on ne peut pas garder silence, on n'en a marre, tout le monde est en insécurité. Nous sommes là pour exiger à ce que le gouvernement prenne des mesures idoines, responsables et concrètes pour nous sécuriser et faire des enquêtes quand il y a des morts. On tue des gens, zéro enquête, dans quel pays les choses se passent comme ça ? ”, s'interroge Shindi Kazine Romeo, porte-parole des étudiants du Sud-Kivu.
A un étudiant de l'UOB de dénoncer : " le jeudi, les voleurs à mains armées ont ont visité le domicile d’un étudiant. Ils ont tiré sur lui et est mort, voilà pourquoi nous sommes ici pour revendiquer la sécurité de la population ", dénonce de son côté un étudiant de l'UOB.
" Je suis de l'ISP mais je solidarise avec les autres étudiants pour dire non à l'insécurité ", fait savoir Christophe de l'ISP.
Plusieurs activités sont perturbées en plein centre ville. Les étudiants ont réussi à placer des barrières sur plusieurs routes empêchant la circulation.
Justin Mwamba