Jeanine Mabunda a expliqué aux députés les raisons de la décision du report de l’élection du vice-président de l’Assemblée nationale. La présidente de la chambre basse du parlement a également fait un compte-rendu de la rencontre avec Félix Tshisekedi ce vendredi.
« On m’a reçu ce matin. On m’a donné des conseils par rapport à la tenue de la plénière d’aujourd’hui. Dans ce conseil, j’ai cru comprendre qu’il n’y avait pas encore une clarté au niveau d’une certaine structure politique quant à l’option définitive à lever entre deux individus, un homme et une femme, d’une structure politique donnée », a t-elle dit.
Elle a évoqué le contexte de son échange avec Félix Tshisekedi mais aussi le dispositif déployé par la police.
« Nous avons eu des échanges sincères sur les rôles de différentes institutions par rapport au travail de l’assemblée nationale. L’autorité en question nous a prodigué des conseil pour éviter qu’il n’ait comme un sentiment d’affrontement entre les institutions de la justice et l’Assemblée nationale. Pendant que ce conseil était prodigué, j’ai appris que pour matérialiser cette vision des choses (…), j’ai vu un dispositif à l’extérieur de l’Assemblée nationale qui, de facto, empêchait aux députés de se réunir aujourd’hui », a t-elle ajouté.
Selon elle, c’est sa responsabilité qui est en jeu face à cette situation.
« Si les forces de sécurité encerclent le bâtiment de l’Assemblée nationale qui est inviolable, il est irresponsable de demander aux députés de se prononcer aujourd’hui sur l’élection de la vice-présidence de l’Assemblée nationale (…). Matériellement, le dispositif qui est mis en place, indépendamment de notre volonté, ne nous permet pas de nous réunir aujourd’hui », a t-il allégué.
Face à la protestation des députés qui tenaient absolument à l’élection ce vendredi, Mabunda a appelé au calme.
« Je connais votre courage. Je connais votre vigueur. Ne tombons pas dans la provocation, cette provocation qui consistait à dire que l’Assemblée nationale est la cause des crises. Ne confondons pas un individu avec une institution. Avec le respect pour le chef de l’Etat qui nous a prodigué des conseils et compte tenu du dispositif qui nous entoure, je crois qu’il est bon d’envisager de reporter cette élection à une date ultérieure », a-t-elle ajouté.
Elle a eu également un mot pour le conseil d’Etat et la Cour constitutionnelle saisis par Kabund.
« (…) De demander à la justice de faire son travail de façon sereine, impartiale et respectueuse des textes. Les congolais n’ont pas besoin des tiraillements entre les institutions. Ils ont besoin de voir les lois votées pour eux, il y a la question de la sécurité et de la COVID-19 », a-t-elle déclaré.
Entre-temps, Patricia Nseya, candidate de l'UDPS à ce poste attend.