47 détenus de la prison centrale de Makala sont arrivés depuis samedi 9 mai à Bandundu-ville, transférés à titre de désengorgement des prisons. Selon le porte-parole du gouvernement provincial, Maître Muma Zéphirin, ces derniers sont poursuivis pour quatre faits infractionnels et que les dispositions sécuritaires sont prises pour leur mise en quarantaine.
« Ils sont au nombre de 47. Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, Kinshasa étant l'épicentre de la pandémie, les autorités ont jugé qu'ils ne pouvaient entrer directement en prison, nous avons prélevé la température, nous avons désinfecté le pavillon et nous les avons mis en quarantaine sous surveillance... Ils seront déférés à l'auditorat militaire, leurs dossiers nous seront envoyés. Ils sont poursuivis pour quatre infractions dont la participation à un mouvement insurrectionnel, l'incitation à la haine tribale, la détention illégale d'armes de guerre, et la rébellion », a-t-il déclaré à ACTUALITE.CD.
Maître Muma Zéphirin a également lancé un appel pour la prise en charge alimentaire de ces détenus.
« Il y a un petit souci pour leur alimentation. Normalement les prisons relèvent du pouvoir central, mais le gouvernement provincial peut intervenir. Malheureusement, la province du Kwilu n'a plus des moyens. Nos recettes proviennent des taxes sur les produits agricoles, nous n'avons pas de minerais, ni pétrole... Et sur instruction du pouvoir central, tout est supprimé. C'est difficile pour nous de trouver les moyens suffisants pour ces prisonniers. Depuis qu'ils sont arrivés le samedi, nous recourons aux personnes de bonne volonté, mais ce n'est pas suffisant », a-t-il souligné.
La prison du cinquantenaire de Bandundu a une capacité carcérale de 250 détenus. Mais elle est surpeuplée depuis début 2020. Elle fait aussi face depuis la même période à une crise alimentaire, à l’origine du décès de deux des détenus.
Lors de la réunion du Conseil des ministres du vendredi 08 mai dernier, le gouvernement avait levé l’option de désengorger les prisons pour éviter la propagation du coronavirus dans les maisons carcérales. À cet effet, il avait été décidé que la prison centrale de Makala soit vidée de 80% de ses pensionnaires en détention préventive.
Jonathan Mesa, à Bandundu-ville