RDC : Tension à Yumbi, une partie de la population s’oppose à l’installation de nouvelles autorités

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La Police a utilisé les gaz lacrymogènes ce lundi 3 février pour disperser plusieurs centaines de personnes qui manifestaient contre l’installation de nouvelles autorités administratives à la Cité de Yumbi (Mai-Ndombe). Le bilan fait état d’au moins quatre blessés et plusieurs dizaines de personnes ont quitté la cité pour passer nuit hors de Yumbi.

« Ils faut que les dirigeants puissent écouter les dirigés. C’est nous qui connaissons les réalités de notre milieu. Nous avons perdu nos frères, nos sœurs et vous n'êtes pas venus en aide. Maintenant la paix n’est pas encore restaurée, et au moment où nous parlons nos mamans n’ont pas encore accès aux champs, nos frères sont encore dans les campements, les assaillants ne sont pas encore arrêtés et parmi eux il y a des autorités qui sont au niveau du gouvernement. Vous voulez maintenant installer l’autorité civile, est-ce qu’elle saura maîtriser la situation ? Nous qui connaissons la réalité du milieu vous disons que la paix n’est pas encore installée, laissons le temps au temps, vous devez quand même nous comprendre et non nous imposer les autorités. », a déclaré un des manifestants qui évoque les « plaies non cicatrisées ».

Les autorités provinciales qui avaient accompagné le nouvel Administrateur du territoire n’ont pas pu le faire. Depuis les violences de Yumbi, cette cité est gérée par le Colonel Gasita Olivier qui fait office d’administrateur du territoire.

 « Quand on veut installer l’autorité pourquoi la population n’est pas informée ? Yumbi va toujours être dirigé par un administrateur civil, mais le moment n’est pas encore opportun. Les gens ont encore des séquelles des tueries et vous voulez remplacer le militaire, ça c’est dangereux », a ajouté un autre manifestant.

Les violences communautaires déclenchées en 2018 à Yumbi ont fait plus de 500 morts d’après l’ONU. L’enquête menée par les autorités congolaises n’ont produit aucun résultat judiciaire. Une année après, les victimes attendent toujours réparation.