Des réactions ne cessent d’etre enregistrées au sujet du bilan de l’an un de Felix Tshisekedi à la tête de la République Démocratique du Congo (RDC).
Se confiant à ACTUALITE.CD, ce dimanche 26 janvier, l’économiste Noël Tshiani, l’un des challengers de Felix Tshisekedi à la présidentielle de 2018, a jugé ce bilan de mitigé, regrettant que l’actuel locataire du Palais de la nation «ne puisse pas avoir assez de marge de manœuvres pour engager des réformes à même de faire décoller l'économie de la RDC et améliorer le social des congolais».
Evaluant l’an de l’alternance au sommet de l’Etat en RDC, Noël Tshiani, l’un des candidats malheureux à la présidentielle de 2018 a salué les acquis d’une passation pacifique du pouvoir entre Joseph Kabila et Felix Tshisekedi.
«Pour positiver les choses, il faut saluer une passation de pouvoir sans effusion de sang et sans départ en exil des ténors des intouchables du régime sortant. Le message positif de stabilité du pays et d’une gouvernance basée sur l’Etat de droit est important pour le développement du pays car rendant la RDC fréquentable», a-t-il fait remarquer.
Cet économiste a, toutefois, regretté la nature de cette passation du pouvoir qui est, déplore-t-il, "une alternance négociée".
Noël Tshani constate que cela limite les marges de manouvre de l’actuel président de la République face aux dignitaires de l’ancien régime qui ont, d’après lui, pris en otage le pays. Conséquence : Felix Tshisekedi «n’a pas assez de marge de manœuvres pour engager des réformes à même de faire décoller l'économie du pays et et améliorer le social des congolais», fait-il remarquer.
"Au regard de l’expérience des douze derniers mois, les plus grandes faiblesses d’une alternance négociée sont la consécration de l’impunité dans le pays, le rejet de l’Etat de droit et la pérennisation des anti valeurs qui ont cloué au sol la RDC. On sent que le nouveau régime n’a pas assez de marge des manœuvres pour faire des réformes institutionnelles et structurelles nécessaires pour faire décoller l’économie du pays et améliorer le social des congolais", regrette-t-il.
Noël Tshiani appelle les dignitaires de l’ancien régime, aujourd’hui regroupés au sein de la plateforme Front commun pour le Congo (FCC) à libérer le pays pour permettre son développement.
"La paralysie du pays est palpable. Il faut un détonateur pour remettre le pays sur la bonne voie et relancer le processus du développement. Si les anciens gestionnaires du pays ne veulent pas lâcher et ne veulent pas partir, c’est qu’ils ont pris le pays en otage, car on ne peut pas faire du neuf avec du vieux pourri", estime-t-il.
C’est le vendredi 24 janvier dernier que Felix Tshisekedi a totalisé un an à la tête du pays. Une année de gouvernance caractérisée par une difficile cohabitation entre sa plate-forme Cap pour le changement (CACH) et celle de son prédécesseur Joseph Kabila, le FCC.
Berith Yakitenge