Pour Amnesty International, un an après l’alternance pacifique amenant Félix Tshisekedi au pouvoir, l’insécurité et l’impunité continuent d’entraver la progression des droits humains en République démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué rendu public ce vendredi 24 janvier, cette ONG affirme que « l’immobilisme du gouvernement » de Félix Tshisekedi est à la base de la liberté des auteurs présumés de terribles atteintes aux droits humains.
« Bien que le président Félix Tshisekedi ait pris des mesures positives, telles que gracier des prisonniers politiques et autoriser des détracteurs en exil à rentrer, des seigneurs de guerre et des auteurs présumés de terribles atteintes aux droits humains demeurent en liberté du fait de l’immobilisme de son gouvernement », renseigne Amnesty International.
« Pendant ce temps, la répression brutale de manifestations pacifiques continue de semer le doute quant au respect des droits aux libertés d’expression et de réunion pacifique en RDC », ajoute le communiqué d’Amnesty Internationale.
Cette ONG est convaincue que le refus de Félix Tshisekedi de « fouiner dans le passé » est à la base de l’impunité ayant régné ces 12 derniers mois.
« En septembre 2019, le président Félix Tshisekedi a déclaré qu’il ne comptait pas « aller fouiner dans le passé » et n’avait pas le temps d’amener les auteurs présumés d’atteintes aux droits humains à répondre de leurs actes. Il n’est donc pas surprenant que l’impunité ait régné ces 12 derniers mois : seule une poignée d’enquêtes et de procès concernant des atteintes aux droits humains ont eu lieu », rapporte le document d’Amnesty International.
Concernant le droit de réunion pacifique en RDC, l’ONG a épinglé plusieurs cas récents de manifestations pacifiques interdites ou dispersées avec violence, sous l’actuel régime.
« Le 17 janvier 2020, par exemple, des réunions organisées à l’instigation du dirigeant de l’opposition Martin Fayulu ont été interdites dans six villes et dispersées avec violence à Kinshasa et Kindu ; au moins cinq personnes ont été blessées. En novembre 2019, au moins 10 personnes qui manifestaient contre les homicides de civils par des rebelles ont été abattues par les forces de sécurité de la RDC et de l’Organisation des Nations unies (ONU) à Beni. Seuls quelques agents des forces de sécurité ont fait l’objet de poursuites en rapport avec la répression brutale de manifestations au cours des 12 derniers mois et au moment de la crise électorale qui a débuté en 2015 », rapporte le document d’Amnesty Internationale.
Jordan Mayenikini