Nord-Kivu : au moins deux civils tués lors d'une manifestation ce jeudi à Goma

Au moins deux civils ont été tués lors d'une manifestation signalée ce jeudi 28 novembre au quartier Majengo, dans la partie nord de la ville de Goma. Ce matin, les jeunes ont été à leur quatrième jour consécutif des manifestations contre la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RD Congo (Monusco), à cause des massacres de Beni.

Ils ont placé des barricades sur la chaussée bloquant ainsi toute circulation. La police est arrivée sur place et a dispersé les manifestants à coups des tirs de sommation et gaz lacrymogènes.

« Les jeunes étaient également descendus dans la rue pour protester contre les massacres de Beni. La police a tiré des balles réelles et nous avons enregistré deux morts du côté de Don Bosco Ngangi. Trois manifestants ont également été blessés par balle et un est dans un état critique. La police n'a pas voulu que nous puissions filmer les images des morts. Elle tire en désordre. Nous craignons que d'autres morts ne soient amenées par la police à notre insu », témoigne Mumbere Bwana Puwa, jeune leader du milieu.

Le président de la coordination de la jeunesse de Munigi, Eric Kitalyaboshi, avance, pour sa part, un bilan un peu plus léger. Il affirme n’avoir vu de loin qu’un seul corps sans vie que la police a amené avec elle.

« C'est maintenant que la route vient d'être rouverte. On regardait ce qui se passait de loin. Je sais qu'il n'y a qu'un  seul décès des suites de ces manifestations. Nous déplorons ce mort de trop », dit-il.

Contacté par ACTUALITE.CD, le maire de Goma, Timothée Mwisa Kense, a affirmé n'avoir pas été informé concernant des cas des décès dans sa juridiction. L'autorité urbaine a indiqué qu'elle s'occupe de "l'enterrement des accidentés du crash (ndlr : de l'avion de la compagnie Busy-Bee de dimanche dernier).

En l'espace de moins d'un mois, au moins 100 civils ont déjà trouvé la mort lors des incursions des ADF dans la région de Beni.

Depuis lundi dernier, des séries de manifestations sont enregistrées dans la ville de Goma en guise de protestation contre les tueries à Beni. Mercredi, des échauffourées ont été signalées entre la police et les étudiants au campus du Lac. Ces derniers ont décidé de la suspension des activités académiques suite à l'insécurité à Beni.

Jonathan Kombi