RDC : Les catholiques et les protestants lancent une pétition pour exiger  la tenue des élections locales 

Ph. ACTUALITE.CD

Les deux grandes confessions religieuses de la République démocratique du Congo (RDC) ont lancé mardi 28 Mai , à Kinshasa,  une pétition pour exiger la tenue des élections locales, cinq mois après les élections générales soldées par des résultats controversés.

La conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) ont noté, dans une déclaration faite par leurs porte-paroles, le retard dans la convocation de l'électorat,  qui devait être fait en mars dernier.     

Elles regrettent qu'en dépit que ces élections soient prévues par la constitution , elles "n'ont jamais été organisées depuis 2006 et risquent de ne pas l'être quand on considère le calendrier publié par la commission électorale nationale indépendante (CENI) qui prévoyait la convocation de l'électorat le 18mars 2019". 

Elles invitent le peuple "en sa qualité de souverain primaire" d'exiger l'organisation des élections des conseillers communaux et des secteurs/chefferie avant la fin du mois de décembre 2019.

"Nous invitons toute la population congolaise ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté, préoccupés par le développement de nos entités décentralisées, à signer la pétition qui leur sera présentée par les animateurs de proximité dans les quartiers, les paroisses, les écoles, les marchés pour exiger l'organisation des élections locales avant la fin de l'année 2019", a déclaré le porte-parole de l'ECC, le révérend Eric Nsenga  Nshimba,  lisant la déclaration conjointe.

Pour ces deux confessions, les élections locales sont le "fondement de l'exercice de la démocratie à la base et de la décentralisation" consacrée par la constitution congolaise. 

"A titre d'exemple , regardez l'état d'insalubrité dans lequel se trouvent nos marchés,  nos marchés,  nos rues et avenues où sont perçues chaque jour des taxes sans aucun service en retour", a ajouté le porte-parole protestant.

"Cette politique de nommer les représentants du peuple à la base favorise le tribalisme , le clientélisme et le détournement des fonds', a déclaré à ACTUALITE.CD,  le secrétaire général de la CENCO, l'abbé Donatien Nshole.

Pour organiser ces scrutins , l'État doit mobiliser quelque 400 millions de dollars 

Rien ne peut justifier ce retard , même pas le manque des moyens, selon le secrétaire général et porte-parole de l'épiscopat catholique.

"Ce n'est pas une improvisation,  c'est quelque chose qui  été prévu. Nous sommes un Etat qui se respecte. Et quand on fait des prévisions,  on doit se comporter en conséquence. On est dans un pays où ce n'est faux de dire que nous sommes superbement riches", a déclaré le prêtre catholique, reconnaissant "qu'il n'est pas facile de réunir 400 millions de dollars".

Les élections des conseillers communaux et des secteurs ou chefferies, sont prévues le 22 septembre 2019, selon le calendrier électoral. 

Celles des conseillers urbains, des bourgmestres et des chefs des secteurs sont revues le 4 décembre 2019 , alors que les maires et leurs adjoints sont censés être élus le 25 janvier 2020.

 

Christine Tshibuyi