L’ONU a publié un nouveau bilan du drame de Yumbi sur base d’un rapport préliminaire. Au moins 535 civils ont été tués dans ces violences interethniques. Il y a également 967 maisons, 14 églises, 17 écoles, 5 centres de santé et même des bateaux détruits.
« On a vu le niveau de destruction, on a vu le fait que la population a fui et a traversé le fleuve parce qu’il n’y avait plus de possibilité pour elle. Et c’était une zone isolée, il n’y avait pas une présence militaire forte, l’administrateur lui-même a été assassiné », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Leila Zerrougui, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.
D’après les chiffres fournis par les sources de l’ONU, il est estimé qu’à ce jour, approximativement 12 000 personnes sont déplacées dans le territoire de Yumbi, y compris celles vivant sur les îlots sur le fleuve. L’armée parle d’environ 8.000 personnes qui seraient parties au Congo-Brazzaville.
« Nous voulons vraiment accompagner le processus : de retour des populations, de prendre en charge la situation sur place ; aider à ce que les élections se tiennent en mars, mais plus important, je dis qu’on a besoin d’un geste symbolique et, pour moi, le geste symbolique, c’est qu’on essaie très vite de reconstruire l’école. Et je vais vraiment tout faire pour qu’on reconstruise l’école rapidement, pour encourager les parents à revenir chez eux. Voilà ce que j’ai à dire pour le moment », a ajouté Leila Zerrougui.
Au total, trois localités, majoritairement habitées par les Banunu, sont les plus affectées par ce conflit. Il s’agit de la cité de Yumbi (18 052 personnes) et les villages de Bongende (4 412 personnes) et Nkolo (8 298 personnes), soit une population estimée à 30 762 personnes avant la crise. La quasi-totalité (80%) de la population de Yumbi et la totalité de Bongende (complètement déserté) ont fui en direction des îlots le long du fleuve Congo, du Congo-Brazzaville et vers d’autres localités environnantes. Plusieurs maisons à Yumbi cité ont été brûlées ou détruites. A Bongende, la quasi-totalité des maisons a été détruite. La cité de Bolobo a connu, à titre préventif, quelques cas de déplacement, rapporte les sources onusiennes.