Un total de 554 malades de choléra ont été soignés entre le 28 mai et le 19 août à Baraka (Sud-Kivu), soit une moyenne de 46 cas par semaine, pendant 11 semaines, rapporte Médecins Sans Frontières (MSF).
Selon les calculs de l’organisation, cela représente près de 70% des cas de choléra rapportés dans la province par la Division Provinciale de la Santé (DPS) du Sud-Kivu sur cette période. Laquelle province est la deuxième plus affectée par le choléra dans le pays depuis le début de l’année, juste derrière le Kasaï Oriental
Trois mois après le début de l’épidémie, la réponse pour prévenir et stopper la propagation de la maladie à Baraka et aux alentours reste très largement insuffisante et la population affectée ne dispose toujours pas d’eau potable en quantité suffisante. De plus, la mobilisation des acteurs et des ressources qui leur sont nécessaires pour se coordonner et répondre à cette urgence est laborieuse, alerte MSF qui appuie notamment le Centre de Traitement de Choléra de Baraka.
« Au-delà de la prise en charge médicale des patients atteints par le choléra, assurée par le BCZ avec l’appui de MSF et grâce à laquelle nous avons pu jusqu’à présent éviter des décès dans le CTC, il est urgent que la réponse à l’épidémie s’améliore en termes d’accès à l’eau potable, notamment à travers la mise en place de points de chloration et des activités de promotion de la santé », déclare Fernando Galvan, chef de mission de MSF au Sud-Kivu.
« Les mesures visant à renforcer l’hygiène et l’assainissement dans la zone sont une des facettes de la réponse à l’épidémie qui ne doit pas uniquement être curative mais également chercher à prévenir la transmission et la propagation », ajoute-t-il.
MSF s’inquiète des possibles conséquences de ce manque de réponse, alors que cette situation risque de continuer de se dégrader et d’impacter les zones de santé environnantes.
« Pour cette raison, MSF interpelle les autorités et les acteurs humanitaires sur l’urgente nécessité d’une réponse forte pour permettre à la population d’accéder durablement à l’eau potable et aux services d’hygiène et d’assainissement nécessaires pour stopper la propagation de la maladie. La réponse au choléra devrait, en plus, être adaptée au statut endémique de la province et ne pas commencer à se mettre en place seulement après le déclenchement d’une épidémie. Sans ces mesures urgentes, les habitants de Baraka continueront d’être exposés à répétition à cette maladie dangereuse mais évitable qui surcharge le système de santé déjà fragilisé par l’insécurité, le manque de moyens et les difficultés d’accès », dit l’ONG dans un communiqué.