La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a publié, le dimanche 05 novembre dernier un calendrier électoral qui fixe les élections présidentielles, législatives et provinciales au 23 décembre 2018. A peine rendu public, il a été contesté par le Rassemblement et d’autres acteurs forces de l’opposition. Qelques partis politiques estiment que les échéances proposées par la centrale électorale peuvent être réduites. D’où la proposition des calendriers alternatifs. C’est notamment, le cas du parti politique Envol de dirigé par le Dely Sesanga et le Mouvement de la libération du Congo.
<strong>Ce que propose Envol</strong>
Pour l’Envol, les élections peuvent se tenir en <strong>juillet 2018</strong> à condition de commencer le cycle électoral par la par la présidentielle. Toujours selon ce parti, le dépôt des candidatures aux deux premières élections devraient intervenir entre le <strong>06 avril 2018</strong> et <strong>05 mai 2018</strong> soit <strong>30 jours</strong> contrairement au calendrier de la CENI qui propose que l’inscription des candidatures et le traitement de dossiers de deux scrutins interviennent <strong>du 25 juillet 2018</strong> au <strong>08 août 2018</strong> soit <strong>15 jours</strong>. Envol prévoit la publication des résultats de l’élection présidentielle au 16 août et la prestation de serment du nouveau président au 21 aout 2018.
Pour le Secrétaire National et Rapporteur du parti Envol, Serge Tshimanga, ce calendrier alternatif n’est pas une imposition mais une proposition pour mettre fin à ce qu’il qualifie d’ambiguïté concernant, le couplage de trois élections et qu’il considère au même moment comme une manœuvre pour la CENI de prolonger le mandat du président Kabila.
<strong>Ce que propose le MLC</strong>
« <em>Pourquoi séparer, par exemple, les différentes étapes de réception de candidatures, alors que cette opération peut être mené de manière conjointe? On peut gagner du temps si on réduit le timing de certaines formalités</em> » estime Jean Paul Epondu, l’expert des questions électorales du MLC. Le parti de Jean Pierre Bemba estime que l’on peut organiser ces élections 219 jours après le processus l'enrôlement des électeurs sans donner des détails sur l’ensemble du processus.
<strong>Calendrier électoral alternatif, ce qu’en pensent les experts</strong>
Expert en relations internationales, enseignant de politique étrangère à l’Université de Kinshasa et à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC), Martin Ziakwau Lembisa estime que « ce calendrier s’inscrit dans la dynamique d’une contre-proposition à ce que la CENI a produit. Dans la perspective de l’ouverture d’un dialogue qui, au final, devrait amener à une reconsidération du calendrier de la Centrale électorale, pour qu’il y ait un peu plus d’adhésion des acteurs politiques».
Pour le chef des travaux Ziakwau quand bien même la Constitution consacre qu’il n’appartient qu’à la CENI d’élaborer le calendrier électoral, l’esprit républicain autorise tout citoyen à émettre des avis. Cela peut, selon lui, contribuer à l’amélioration de la confiance entre différents acteurs, sans esprit d’agressivité ni intention de troubler l’ordre public.
<em>«Dans le monde, explique Martin Ziakwau, il y a plusieurs pays qui ont connu des contestations du calendrier électoral. C’est le cas en Guinée Conakry. Mais, ces mouvements n’ont produit aucun effet. A vrai dire, les contestations de l’opposition peuvent être des facteurs d’évolution politique ou encore être à la base du recul et ouvrir ainsi la voie à l’intolérance</em>.
Pour favoriser le bon déroulement des élections le chef des travaux Ziakwau suggère la création des conditions minimales de confiance entre les acteurs. Il estime à cet effet que la CENI aura sa raison d’être dans sa capacité à dégager un large consensus autour des acteurs. Dans le cas contraire, son calendrier divisera davantage la classe politique, conclut-il.
Ivan Kasongo ET Joslin Lomba (JDC)
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