<span style="font-weight: 400;">La RDC fait face à une épidémie de choléra, devenue endémique dans le pays depuis deux décennies et qui a déjà fait 528 morts depuis le début de cette année. Le ministre de la santé publique s’est livré lundi à à ACTUALITE.CD.</span>
<span style="font-weight: 400;">Dans l’entretien accordé, Dr Oly Ilunga a affirmé la détermination du gouvernement à riposter contre le Choléra, maladie "diarrhéique aiguë" et fortement mortelle en cas de non ou de mauvais traitement.</span>
<b>Quel état de lieu faites-vous de la propagation de l’épidémie de choléra sur toute l’étendue de la république ?</b>
<span style="font-weight: 400;">D’abord il y a une mise au point à faire. Le choléra est entré en RDC en 1974 à l’ouest du pays en 1977 à l’est du pays provenant de la Tanzanie. Dans les études que nous avons faites avec l’université de Harvard, au début des années 2000, on a constaté que la zone de l’Est était la zone sanctuaire du choléra, donc le choléra est dans le pays depuis ces années là. Nous suivons la situation du choléra, nous avons une surveillance épidémiologique permanente avec des statistiques hebdomadaires. Ce qui nous a plutôt attirer l’attention c’était le fait que en plein saison sèche, au début du mois de juillet, nous avons eu un nombre anormalement élevé des cas comparé aux prévisions statistiques et nous nous sommes dit qu’il y a un seuil d’alerte qui avait été déplacé. C’est à partir de ce moment-là que nous avons tiré la sonnette d’alarme et que nous avons essayé d’avoir une approche beaucoup plus agressive pour la lutte contre le choléra.</span>
<b>En 2016, il y a eu plus de 800 morts, on est à 528 morts au mois de septembre 2017, qu’est ce qu’il faut craindre ?</b>
<span style="font-weight: 400;">Il ne faut pas parler uniquement du taux de mortalité comme tel. Ce qui est important, c’est de savoir si la létalité donc le nombre de morts comparé au nombre des cas déclarés est anormalement élevé ou pas. Donc on peut se dire pour l’instant que comme le nombre de létalité est inférieur à 2% , on est dans le taux et le standard internationaux donc on peut féliciter les équipes de prise en charge sur le terrain pour dire que la prise en charge est efficace, le plus important pour l’instant c’est d’anticiper la période de la saison sèche et de prendre des mesures d’urgence pour éviter justement la propagation et endiguer la flambé épidémique.</span>
<b>De 26 provinces, 20 sont déjà touchées par l’épidémie, quelles sont les mesures déjà prises pour contenir l’épidémie ?</b>
<span style="font-weight: 400;">Ce qui est important à noter ce que …. le pays compte plus de 517 zones de santé et pour l’instant c’est 150 zones de santé qui sont atteints donc ça c’était un élément important à savoir, alors les mesures qui ont été prises, la première c’est qu’après le voyage à Goma on a décidé de créer un programme national d’éradication du choléra. Il y a un coordinateur qui coordonne tous les programmes de riposte à Goma, c’est le professeur Didier Bompangue et dans ce programme nous avons aussi une division d’action rapide qui est chargée d’être déployée sur le terrain.</span>
<span style="font-weight: 400;">Deuxième disposition, après avoir élaboré avec le professeur Bompague et les experts du ministère, on a largué un programme de riposte contre le choléra ; nous avons sensibilisé tous les gouverneurs en leur demandant de s’impliquer personnellement dans la riposte. Nous avons aussi demandé à toutes les divisions provinciales de la santé, nous avons envoyé une directive pour justement leur rappeler les méthodes pour la prise en charge efficace du choléra, nous avons aussi déployé des mesures de sensibilisation sur le terrain pour rappeler aux populations que dès qu’elles ont des signes avant-coureur, des signes suspects , ils doivent se rendre à l’hôpital, donc la prise en charge du choléra doit se faire dans un milieu médicalisé.</span>
<b>Aujourd’hui le choléra demeure-t-il encore un problème de santé publique ?</b>
<span style="font-weight: 400;">Oui, le choléra demeure encore un problème de santé publique. Si nous avons décidé d’avoir une approche beaucoup plus agressive et d’en faire une urgence c’est parce que justement on voulait endiguer la propagation de la maladie avant la saison de pluie. Il faut savoir aussi que les provinces à risque ou en situation critique telles que les Kasaï ne sont pas encore atteints par le choléra, donc le but de toutes les mesures est de faire en sorte qu’on arrête la propagation et de faire en sorte une réponse efficace.</span>
<b>Interview réalisée par Pascal Mulegwa</b>