« Nous serons heureux de voir l’UE cibler directement Joseph Kabila » (Kabund)

Jean-Marc Kabund, secrétaire général de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), s’est dit satisfait des sanctions imposées par l’UE à huit officiels congolais et Gédéon Kyungu. Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, le numéro un de l’Udps invite l’Union Européenne à élargir les sanctions jusqu’au président de la République, Joseph Kabila.

<b>Quelle appréciation faites-vous des sanctions contre les neuf officiels congolais ?</b>

<em>Présentement j’éprouve le sentiment de grande joie parce que l’Union Européenne vient de comprendre que le Congo n’a pas de problème que Kabila et sa bande. En sanctionnant tous ces gens du pouvoir, l’UE donne raison au peuple congolais et au Rassemblement. Nous attendons voir ces sanctions être appliquées valablement parce que nous estimons que la bande à monsieur Kabila ne comprend pas que ce pays doit subsister après eux. Ils sont prêts à tout faire pour se maintenir au pouvoir au grand malheur du peuple congolais. Ce qui se passe au Kasaï et à l’Est ne peut pas passer indifférent. Nous appelons à ce que l’UE élargisse encore le filet pour cibler d’autres personnalités qui ne sont pas encore inquiétées. L’UE a bien ciblé les personnes mais ils doivent comprendre que la question aujourd’hui dans ce pays c’est Joseph Kabila qui ne veut pas appliquer l’Accord, qui envoie des gens commettre des forfaits. Nous serons heureux d’entendre que l’UE a ciblé directement Joseph Kabila.</em>

<b>Tout ça pour quel résultat ?</b>

<em>C’est un message. Ce pays nous appartient, mais il appartient aussi à la communauté internationale. Il est du devoir des Congolais de pouvoir s’assumer en tant que seuls responsables du destin de leur pays. Nous n’allons pas oublier l’apport important de la communauté internationale. Tout ce qui se passe dans ce pays concerne aussi la communauté internationale. Elle lance le ton et nous donne le chemin à suivre. Et c’est à nous de récupérer et rebondir sur ça.</em>

<b>Ne pensez-vous pas que vous êtes en train d’accompagner le pouvoir dans la non application de l’accord ?</b>

<em>Comment le Rassemblement peut accompagner le pouvoir ? Aujourd’hui, l’application de l’Accord ce n’est pas seulement la nomination du Premier ministre ni du président de la CNSA (ndlr : Commission nationale de suivi de l'accord). Il comporte plusieurs aspects dont la libération des prisonniers politiques, la libéralisation du média public, la RTNC. Et aujourd’hui l’opposition ne sait pas comment déployer ses activités. Mais la majorité se déploie sans problème. Ce pays leur appartient.</em>

<b>Mais actuellement le Rassemblement ne veut pas siéger dans les institutions, par exemple au gouvernement tel que l'exige l’Accord ?</b>

<em>Nous ne sommes allés au dialogue pour nous partager le pouvoir pour rien. L’esprit qui nous a amené au dialogue était de baliser la voie aux élections crédibles. Et nous pensons qu’une cogestion  de ce pouvoir devait être mise sur pieds. Les conditions ont été posées. Kabila reste pour une année et le Rassemblement gère le gouvernement et le CNSA. Mais d’où vient cette histoire de liste ou de tripatouillage de l’Arrangement particulier. Nous croyions que c’est Kabila et sa bande qui ne veulent plus de la mise en œuvre de l’accord.</em>

<b>Qu’est-ce qui explique le silence du Rassemblement ce dernier temps ?</b>

<em>Nous sommes en train de réfléchir sur les questions de l’heure. Dire que nous sommes aphones, c’est faux. Le moment venu vous aurez notre réaction.</em>

<strong>Interview réalisée par Stanys Bujakera</strong>

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