La deuxième période de ce match politique est entamée, marquant le retour des équipes sur le terrain avec une intensité redoublée. Du côté présidentiel, une offensive musclée est lancée, avec l'entrée en jeu de Jean-Pierre Bemba. Un meeting improvisé a eu lieu ce mercredi dans le bouillant district de la Tshangu, un bastion supposément imprenable de l'opposition. Dans cet espace en effervescence, le vice-Premier ministre ne mâche pas ses mots.
"Il y a eu une lettre d'un opposant zambien la semaine dernière, elle a circulé même sur les réseaux sociaux. Cet opposant a demandé au gouvernement zambien de sanctionner toutes les personnes ayant octroyé à Moïse Katumbi un passeport zambien. Je lance un message à Moïse Katumbi : qu'il vienne dire au peuple congolais s'il est zambien ou non. On ne peut pas servir deux maîtres au sommet de l'État, tu finiras par trahir l'un au profit de l'autre. En cas de conflit d'intérêts avec la Zambie, quel pays défendrais-tu ?" assène Jean-Pierre Bemba.
Les attaques, sans distinction de frontière, sont directes et cinglantes. Moise Katumbi, qui était auparavant un allié, est désormais un adversaire à vaincre à tout prix. Le vice-Premier ministre Bemba semble ignorer l'arrêt de la cour constitutionnelle reconnaissant la nationalité congolaise de Moise Katumbi. Les coups portés semblent assommer le camp Katumbi qui peine à répondre à la violence des attaques, évoquant parfois un passeport de courtoisie ou d'autres éléments.
Jean-Pierre Bemba enfonce le clou. Devant ses partisans, il évoque le conseiller spécial de Moïse Katumbi Chapwe, Salomon Kalonda Della : "Même si l'affaire est devant la justice et qu'il bénéficie de la présomption d'innocence, que découvrons-nous dans ses affaires et téléphones ? Chaque jour, le collaborateur de Moïse Katumbi Chapwe (NDLR Salomon Kalonda Della) est en contact avec des membres du M23, est-ce normal ? Nous combattons l'ennemi et ses collaborateurs entretiennent des relations avec lui. Nous possédons des preuves mais il revient à la justice de faire son travail."
Bemba ne s'arrête pas là, prenant pour cible également Denis Mukwege : "Une personne honorée par divers titres et récompenses occidentales en tant que réparateur des femmes, pense maintenant pouvoir briguer la présidence de la République. Après avoir exercé son travail de réparation dans les salles d'opération, il semble considérer que la République Démocratique du Congo est devenue une salle d'opération."
Les attaques virulentes qui ont sorti Julienne Lusenge de sa réserve : "Les corps des femmes ne devraient pas être le champ de bataille électoral. Les corps des femmes congolaises ont été détruits par manque de sécurité. Battez-vous par vos programmes pour convaincre les Congolais," lance l'activiste.