RDC-M23: au lendemain de la prise de Kitshanga, psychose et débandade à Mweso suite à une éventuelle avancée des rebelles 

Les combattants  du mouvement du 23 mars  (M23) ont passé leur première nuit dans la cité de Kitshanga, à environ 100 kilomètres à l'ouest de Goma, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Ce vendredi, une accalmie s'observe dans la cité, rapportent les sources locales.

« Depuis leurs tirs de ratissage entendus hier soir, aucun autre tir n'a été entendu dans Kitshanga. On entendait seulement leurs cris de joie. Ils jubilaient après la prise de Kitshanga. Ce matin, il n'y a aucun tir entendu à Kitshanga », témoigne un habitant qui a passé la nuit à la base de la MONUSCO. 

Les militaires FARDC se sont repliés jusqu’à Mweso, à près de 10 km de Kitshanga. Pris de peur, plusieurs habitants de Mweso ont commencé à quitter le lieu et se dirigent à Kanyabayonga (territoire de Lubero) et vers  d'autres endroits jugés sécurisés.

« Il y a risque de laisser Mweso. Les militaires sont là. Ils sont mélangés à la population. D'autres descendent vers Kalembe. On ne sait pas quelle sera la suite. C'est pour cette raison qu'il y a des inquiétudes à Mweso. La panique a gagné toute la population. Ceux qui ont peur vident l'agglomération de Mweso depuis hier. Les uns se dirigent vers Kashuga, Kalembe et les autres prennent l'axe Pinga. Mais, la population est en débandade à Mweso. On est en train d'abandonner la zone », dit à ACTUALITE.CD, Félix Batundi, habitant de Mweso.

Le trafic entre Goma et Butembo, en passant par Kitshanga est coupé. 

« Il n'y a pas moyen de quitter Mweso pour se rendre à Goma parce que Kitshanga est déjà sous contrôle du M23. On cherche le chemin vers Pinga, Nyabyondo ou l'axe Masisi-centre pour voir comment on peut arriver à Goma. C'est un trajet qui peut prendre même deux jours. Plusieurs véhicules transportant des passagers et des vivres et autres marchandises venus de Butembo, de Kanyabayonga, de Nyanzale sont bloqués ici à Mweso. Parce qu'il n'y a pas de passage. Même avec la moto, on n'arrive pas à atteindre Kitshanga depuis ce matin », ajoute Félix Batundi. 

Les FARDC ont indiqué avoir abandonné Kitshanga en vue d'attirer l’ennemi en profondeur et ne pas engager les hostilités en pleine cité pour éviter des victimes parmi les civils. Le porte parole du secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola 2, le lieutenant colonel Njike Kaiko Guillaume a parlé même d’un « repli stratégique ». 

Jonathan Kombi