Activisme du M23 appuyé par le Rwanda: de nombreuses personnes demeurent sans nouvelles de leurs proches dont elles ont perdu la trace dans le Rutshuru

Déplacés de Rutshuru. Ph. CICR
Déplacés de Rutshuru. Ph. CICR

La situation humanitaire dans les territoires touchés par l’activisme du M23 appuyé par le Rwanda devient davantage préoccupant. Des chiffres publiés par diverses organisations le confirment. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), par exemple, est préoccupé par un nombre croissant de demandes de recherche des membres de familles dispersés, tant au niveau de la RDC qu’en Ouganda

« A ce jour, les équipes de la Croix-Rouge basées en Ouganda et en RDC indiquent que près de 800 enfants sont séparés de leur famille à la suite du regain de violence dans le territoire du Rutshuru », déplore Roman Machover, responsable des programmes et prévention pour le CICR en RDC.

Selon le Cluster Protection du Nord-Kivu, une structure qui regroupe différents acteurs humanitaires opérant dans la protection de la population civile dans cette province, environ 1 000 familles se sont déplacées à l’intérieur du pays vers Kabindi, Rugabo et Rutshuru centre alors que 4 000 autres ont trouvé refuge en Ouganda.

Pamela Ongoma, responsable du programme de rétablissement des liens familiaux (RLF) du CICR en RD Congo, explique que les combats ont suscité un vent de panique et les familles se sont dispersées alors qu'elles tentaient de fuir. La situation est particulièrement tragique pour les enfants, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et les malades ».

Le CICR et la Croix-Rouge de la RDC ont mis en place un dispositif de réponse qui permet d’offrir des appels téléphoniques gratuits aux personnes déplacées et séparées de leurs proches.

« Cela fait deux semaines que j’ai perdu le contact avec mon frère. Les tirs qui retentissaient nous avaient poussé à fuir dans tous les sens, dans la précipitation », raconte Irakiza Musafiri, réfugiée à Kanyaruchinya.

En ce temps de crise, la communication est également une denrée rare dans ces zones troubles.

« Chaque jour, plus de 100 personnes passent des appels. Ce sont généralement des parents qui cherchent à localiser leurs enfants à travers des proches. », affirme Theonest Bitakuya, volontaire de la Croix-Rouge de la RDC.

Depuis mars, plus de 4088 appels gratuits ont ainsi pu être émis par les réfugiés pour 2210 appels positifs, tandis que 155 enfants non-accompagnés ont pu être réunifiés avec leurs parents.

« En raison de l’augmentation du nombre de réfugiés dans les communautés d’accueil, proches de la frontière, la Croix-Rouge ougandaise et le CICR essaient d’avoir le soutien des autorités en vue d’étendre ce service d’appels téléphoniques », explique l’organisation dans un communiqué.