RDC : l’ONU insiste sur la mise en place d’un programme crédible de Désarmement, démobilisation et réintégration communautaire

Un milicien dans l'Est de la RDC

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié son rapport annuel ce mercredi. Il est fait un constat amer d’une augmentation de plus 20% de violation des droits de l’homme en RDC de 2019 à 2020.

Afin de briser le cycle de violences, le BCNUDH estime qu’il est nécessaire notamment de mettre en place un programme crédible de Désarmement, démobilisation et réintégration communautaire.

« Pendant longtemps, on a intégré les groupes armés dans l’armée, dans la police, dans les fonctions régaliennes de l’Etat. Aujourd’hui le Gouvernement est lui-même d’accord pour dire : on n’intègre plus les groupes armés parce qu’on entretient la violence, on entretient l’intérêt à prendre les armes contre la République. Si je peux devenir Général sans aller à l’école, pourquoi je vais aller à l’école où je ne suis même pas sûr d’avoir le grade ? C’est ce que je vois comme un volet sur lequel on doit continuer à travailler”, avait déclaré le 20 janvier Leila Zerrougui lors de sa dernière conférence en tant que patronne de la mission Onusienne.

Le BCNUDH propose aussi l’adoption de politiques socio-économiques pour un développement durable, le renforcement de la présence des forces de défense et de sécurité dans les zones de conflits tout en assurant leur encadrement et leur subsistance, ainsi que poursuivre les efforts de réconciliation entre les communautés. 

Et un point d’honneur doit être mis sur la justice.

« Il est par ailleurs essentiel de mener des enquêtes judiciaires, arrêter et traduire devant les juridictions compétentes les auteurs présumés des violations et atteintes aux droits de l’homme les plus graves, et prendre des mesures adéquates pour s’assurer que les auteurs sont sanctionnés et purgent effectivement leurs peines ».

Ainsi, le BCNUDH espère que l’engagement du Chef de l’Etat en faveur de la mise en œuvre de mécanismes de justice transitionnelle pourra permettre d’approfondir et élargir ce type d’initiatives, telles que mises en œuvre dans le Kasaï avec l’appui du BCNUDH, à l’ensemble du pays suivant une stratégie nationale.