RDC : panique à Bunia, déplacements massifs des populations suite aux affrontements entre l’armée et une faction de la milice CODECO 

Les habitants du quartier Rwangoma à Beni en déplacement après la tuerie de cinq personnes par des combattants ADF

Des milliers de personnes fuient les violents combats signalés depuis la matinée de ce samedi 24 octobre dans les villages environnant la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l'Ituri. Les combats opposent l’armée à une faction de la milice CODECO réfractaire au processus de paix. Les tirs sont entendus dans la ville.

Les déplacés affluent massivement à Bunia. Les quartiers Kindia, Ficthama, Dele se vident de leurs habitants qui se dirigent tous vers le centre-ville.

« Nous sommes en train de vivre les combats en face. Nous avons décidé de quitter là-bas pour rejoindre le centre-ville. Les miliciens CODECO sont là », confie à ACTUALITE.CD un habitant en déplacement.

L'armée confirme ces combats. Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC en Ituri parle d’une opération visant à déloger les miliciens du site de pré cantonnement après s’être retirés du processus de paix.   

« Depuis le matin, nous sommes en contact avec l'ennemi. Les affrontements se poursuivent. Mais l’armée est en bonne posture. L'ennemi est à débandade mais nous continuons à le poursuivre jusqu'au dernier retranchement. Cet ennemi est devenu hostile au processus de paix. Nous ne voulons pas seulement le déloger mais en finir avec lui. Nous sommes dans cette optique-là parce que cette faction a montré une mauvaise foi de rejeter les mains tendues du commandant suprême. Il faut en finir avec lui maintenant. », a dit le porte-parole de l’armée en Ituri.

Il appelle la population au calme. « La population doit être calme car l'armée est en train de faire son travail pour que ces ennemis soient anéantis définitivement. La population doit vaquer librement à ses occupations. »

La faction dénommée Alliance pour la libération du Congo/ CODECO s’est retirée du processus de paix conduit par une délégation d’anciens chefs de guerre de l’Ituri. Elle était pourtant la première à signer l’acte d’engagement pour la paix. Cantonnée à Ezekera, localité située à une dizaine de kilomètres de Bunia, cette faction est actuellement à la base des plusieurs exactions, notamment des pillages. C’est aussi les membres de cette faction qui avaient fait irruption le 4 septembre dernier dans la ville de Bunia afin de réclamer la libération de plus de 300 combattants détenus à la prison centrale.

Franck Asante, à Bunia