RDC-Ebola : le plus grand défi, c’est la gestion des guéris qui continuent à sécréter le virus dans leurs spermes

Le Dr Jean-Jacques Muyembe, secrétaire technique du comité multisectoriel de lutte contre la maladie à virus Ebola, a fait le point sur la 10e épidémie de cette maladie qui sévit dans l’Est de la RDC. Il a évoqué, au cours d’une conférence de presse ce lundi, les défis qui restent à relever. 

"Le plu grand défis pour nous, c’est le suivi de ces survivants. Certains de survivants continuent à sécréter le virus dans leur liquide séminal. Il y a aussi beaucoup de stigmatisation de ces survivants dans la communauté. Nous allons faire donc des études pour pouvoir traiter ces survivants qui sécrètent encore le virus pour qu’ils ne soient pas encore un danger d’abord pour leurs conjoints et également pour qu’à partir de ce cas, qu’on ne rallume pas l’épidémie », a-t-il dit en répondant à une question d'ACTUALITÉ.CD.

Contexte

Les 11 contacts de la dernière patiente confirmée d’Ebola seront libérés ce mardi 10 mars à Beni (Nord-Kivu). Cependant, en dépit de l’optimisme affiché, tous les domaines de la réponse restent en place pour garantir la détection rapide et le traitement de tout nouveau cas. La fin de l'épidémie ne peut être déclarée que si aucune nouvelle infection ne survient 42 jours après le 2 mars soit la date du déchargement du dernier cas confirmé.

Cette épidémie est la dixième en RDC et la deuxième plus meurtrière au monde après celle de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest. Déclarée le 1er août 2018, cette épidémie a fait 2.264 décès (2.130 confirmés et 134 probables). 1.169 vainqueurs (personnes guéries, ou survivants) ont également été recensés. La létalité générale de 64%, la létalité dans les CTE est de 32% grâce au molécule thérapeutique introduit dans la riposte.