Après avoir été interpellés et libérés par la police ce mercredi 20 septembre, les manifestants du ministère des affaires étrangères en rapport avec le dossier de l'invalidation des passeports semi-biométrique ont expliqué le sens de leur démarche.
Au micro d’ACTUALITE.CD, le rappeur Lexxus Légal a expliqué qu’il s’agit d’un contrat que l’Etat ne peut rompre de manière unilatérale sans dédommagement ou compensation.
<i>“On a voulu nous reprocher de trouble à l’ordre public parce qu’on a pas personnellement demandé l’autorisation. On a battu en brèche toutes ces accusations en démontrant simplement qu’on est pas un groupe juridiquement constitué. On est des congolais lésés par la mesure du vice-premier ministre assumée par le gouvernement. Donc, il était tout simplement question qu’on aille déposer un mémo et c’est là que la police est tombée sur nous. Ce qui est sûr est que le fond du message est resté, et on l’a repris au niveau de la police, que l’Etat ne peut pas sortir unilatéralement d’un contrat qu’il a avec nous dans les passeports. Il disent constamment que c’est un État de droit. Cela implique le dédommagement qui va avec un autre passeport gratuitement donné à tous ceux qui ont payé le passeport qui est encore en cours ou laisser la situation inchangée telle qu’elle était avant ou engager une diplomatie avec les ambassades qui auraient octroyé les visas ou ceux qui sont en train de demander le visa pour qu’ils trouvent la juste compensation. Donc, les revendications restent claires, sinon on va saisir la cour suprême”</i>
Pour Missy Bangala qui intervenait dans le journal de BBC Afrique, il n’était pas question d’une manifestation à part entière et le but de la démarche n’était autre que le dépôt d’un mémo auprès de l’autorité compétente.
<i>“Constitutionnellement, ce n’est pas interdit de manifester. Et on a pas manifesté au fait. On est juste allé déposer un mémo qu’on avait rédigé ce matin même ensemble avec des amis, des gens qui se sont liés à la cause via Facebook. On voulait juste le déposer et pas manifester du tout (...) Nous allons continuer notre mouvement. On ne va pas s’arrêter là. On nous a arraché le mémo quand tous avons été interpellés parce que c’était fait de manière très brutale. Il y en a qui ont perdu leurs chaussures, d’autres des vêtements déchirés, quelques égratignures, téléphones volés et même de l’argent. Donc, on ne va pas s’arrêter parce que c’est notre droit”</i>
De son côté, le chef de la police de Kinshasa, le Général Sylvano Kasongo, soutient, toujours sur les antennes de la BBC, qu'ils ont troublé l’ordre pour n’avoir pas respecté la règle en matière de manifestation publique. Selon lui, tous ces manifestants ne sont détenteurs d’aucun passeport sauf un seul. Ce qui, d’après lui, s’apparente à un mouvement politisé.
<i>“Nous savons que la constitution donne le droit à toute personne de manifester, mais il y a quand même des règles qu’il faut respecter. Il ya des mesures d’encadrement. Pour manifester, il faut écrire à l’autorité compétente. Mais personne n’a été informé. Ils sont venus comme ça troubler l’ordre public. En ce moment là, la police devait intervenir. Ils disent qu’ils revendiquent le problème des passeports, eux-mêmes n’ont pas de passeports. Parmi eux, il n’y a qu’une seule personne qui avait le passeport. On voit que c’est peut-être un mouvement politisé. Nous, nous sommes apolitiques, mais nous gérons l’ordre public. C’est pourquoi on les a interpellés et on vient de le relâcher (...) Il n’ont pas été brutalisés, c’est faux. Ces gens là quand ils viennent, c’est toujours pareil avec des accusations gratuites. S’ils avaient résisté, on allait les brutaliser”</i>
Sur 26 personnes interpellées, 25 ont été libérées. La police a, selon les manifestants, promis de libérer le dernier jeudi matin arguant que son cas est différent de celui des autres. Il lui est reproché d’avoir pris des images au bureau de la police.
<b>Jacques Kini et Christine Tshibuyi</b>