Denis Mukwege: “ 57 ans d’indépendance, nos fronts sont toujours courbés”

<span style="font-weight: 400;">Il était attendu, le 30 juin 2017, dans une conférence du Collectif d’Actions de la Société Civile sous le thème “</span><b>La mobilisation citoyenne pour le retour à l’ordre constitutionnel</b><span style="font-weight: 400;">”. C’est sur une vidéo d’environ 19 minutes que le docteur Denis Mukwege apparaît pour s’adresser à la nation congolaise à l’occasion de la fête de l'indépendance : balkanisation du Congo, injustice sociale, le médecin condamne le fait que le gouvernement congolais ne réclame la souveraineté du pays que lorsqu’il s’agit des enquêtes internationales et il considère également que l’opposition congolaise a été roulée dans la farine par le pouvoir. </span>

<span style="font-weight: 400;">Retour sur les positions de Dr Mukwege, en 5 points. </span>

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<li style="font-weight: 400;"><b>L’ordre politique n’existe plus :</b><span style="font-weight: 400;">  selon le docteur Mukwege, fondateur de l'hôpital Panzi, près de Bukavu, l’opposition politique s’est fait rouler dans la farine par le pouvoir par des manoeuvres politiciennes.</span></li>
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<li style="font-weight: 400;"><b>La souveraineté est constamment bafouée</b><span style="font-weight: 400;"> : “ Notre fierté d'être Congolais a été entamée mais ce n’est pas trop tard”, dit Mukwege. “Notre capacité de sursaut et d'éveil patriotique peut faire la différence et nous restituer la dignité et la fierté perdue”</span></li>
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<li style="font-weight: 400;"><b>Injustice sociale</b><span style="font-weight: 400;"> : </span><span style="font-weight: 400;">Le contraste social est tout simplement très révoltant en RD Congo, estime le médecin </span><span style="font-weight: 400;">militant des droits humains congolais. “ Notre fierté d'être Congolais a été entamée mais tout n’est pas perdu. Notre capacité de sursaut et d'éveil patriotique peut faire la différence et nous restituer la dignité et la fierté perdue.”  il est utopique, poursuit le médecin, " de penser qu’une classe des Congolais doit continuer à vivre avec extravagance, en s’octroyant des jets privés, des villas sur la côte d’Azur, alors que d’autres doivent continuer à travailler péniblement, et manger par alternance sans éducation, sans eau, sans électricité. C’est une forme d'esclavage moderne que nous ne pouvons plus continuer à accepter…” </span></li>
<li style="font-weight: 400;"><b>Trahison</b><span style="font-weight: 400;">: “ Nous trahissons tout simplement, Kimbangu, Kasa-Vubu, Lumumba et les autres…Nous agissons comme si nous étions des prédateurs de notre propre héritage, le Congo. nous avons tenu une seule promesse, c’est de peupler ton sol ô Congo, de 14 millions d’habitants à l'indépendance et aujourd’hui 80 millions. Pari tenu, parce que la naturalité est co-relier à la pauvreté. Quel triste pari gagné ! Nous avons manqué à l’obligation d’assurer ta grandeur par la bassesse de nos actes inciviques."</span></li>
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<li style="font-weight: 400;"><b>30 juin désacralisé :</b><span style="font-weight: 400;"> “ Nous avons désacralisé un jour immortel alors que nos compatriotes Franck Diongo, Jean Claude Muyambo et les jeunes artistes-peintres - arrêtés pour avoir dénoncé les massacres de Beni et du Kasaï - croupissent injustement en prison. Le serment de la liberté que nous devrions léguer à notre postérité subit une grave entorse. Debout Congolais, la liberté se gagne tous les jours et malgré toute la souffrance, ta réserve d'énergie peut encore te permettre de te battre pour ta liberté comme se sont battus les pères de l'indépendance ! Il n’est jamais tard pour bien faire."</span></li>
<li style="font-weight: 400;"><strong>L'intégralité de la vidéo ici:</strong></li>
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<a href="https://twitter.com/Ange_kason"><strong>Ange Kasongo</strong></a>