Violences sexuelles en RDC : 92 victimes attribuées à des groupes armés, dont le M23, selon un rapport de l’ONU

Photo d'illustration d'une femme violée
Photo d'illustration d'une femme violée

Un rapport soumis par le Secrétaire général des Nations Unies au Conseil de sécurité met en lumière 92 cas de violences sexuelles liées aux conflits, attribués à divers groupes armés actifs en République démocratique du Congo (RDC). Ce document, couvrant la période du 20 septembre au 29 novembre 2024, souligne la persistance des abus dans un contexte de violences exacerbées dans les provinces de l'est du pays.

Sur les 125 cas de violences sexuelles liées aux conflits vérifiés par le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme, 92 victimes sont imputées à des groupes armés. Parmi elles, 21 femmes et 12 filles auraient été ciblées par le M23, tandis que des groupes armés étrangers sont accusés d’avoir commis des violences contre 16 femmes et 6 filles. D’autres groupes, notamment les Nyatura, les Maï-Maï, la CODECO, les Raïa Mutomboki et les FDLR, figurent également parmi les responsables identifiés.

Par ailleurs, le rapport détaille 33 cas de violences sexuelles perpétrées par des acteurs étatiques, dont 17 femmes et 12 filles victimes des Forces armées de la RDC (FARDC). Deux autres cas impliquent des agents de la Police nationale congolaise, et deux encore, d’autres représentants de l’État.

Le Secrétaire général des Nations Unies alerte sur le fait que ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité. « Le nombre de cas signalés demeure largement inférieur à la réalité en raison des risques encourus par les survivantes, les témoins et les membres des réseaux de soutien », précise le rapport, qui met en exergue les obstacles logistiques et la crainte de représailles qui freinent les signalements.

Ces violences sont décrites comme une stratégie délibérée des groupes armés pour désorganiser les communautés et redessiner la composition démographique des territoires sous leur contrôle, dans des provinces telles que le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l’Ituri, le Tanganyika et le Maniema.

Les Nations Unies rappellent l’urgence d’une mobilisation internationale pour mettre fin à ces abus et garantir la protection des civils. « Ces actes, constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ne peuvent rester impunis », conclut le rapport, appelant à une réponse coordonnée pour traduire les responsables en justice et rétablir la paix dans cette région troublée.