ONU : la RDC et le Libéria ambitionnent de coordonner leurs efforts diplomatiques pour maximiser les chances d'une représentation "forte" de l’Afrique au Conseil de sécurité

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Félix Tshisekedi et Sara Beysolow Nyanti, ministre des Affaires étrangères du Liberia

Le Président Félix-Antoine Tshisekedi a reçu, jeudi 17 octobre 2024, à la Cité de l'Union Africaine, Sara Beysolow Nyanti, ministre des Affaires étrangères du Libéria. Ensemble, ils ont évoqué le renforcement de la coopération entre Kinshasa et Monrovia.

En présence de Félix Tshisekedi, la ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, Coopération Internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue libérienne ont abordé la question des candidatures simultanées de la RDC et du Libéria au Conseil de sécurité des Nations-Unies pour la période 2026-2027. La RDC estime que les deux pays peuvent coordonner leurs efforts diplomatiques pour maximiser les chances d'une représentation "forte" de l'Afrique au Conseil et défendre des positions communes.

"Nous sommes tout aussi enthousiastes de nous embarquer dans cette aventure conjointe, d'une coopération bilatérale renforcée, mais aussi d'une vision ambitieuse de ce que nous, comme deux pays africains, pouvons apporter aux Nations-Unies, au Conseil de sécurité, pour transformer les discussions qui affectent en premier lieu les pays africains. Comment pouvons-nous contribuer avec notre expérience et notre expertise pour avoir des échanges plus équilibrés et des décisions plus justes au niveau du Conseil de sécurité ? Nous ne pouvions rêver d'un meilleur partenaire pour ce chemin vers le Conseil de sécurité", a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner à l'issue de l'entretien.

Selon Beysolow Nyanti, l'ambition de siéger au Conseil de sécurité de l’ONU en 2026-2027 résulte du partage d'une histoire culturelle et éthique commune avec la RDC.

"Il était également question de discuter de notre ambition d'occuper un siège au Conseil de sécurité des Nations-Unies pour la période 2026-2027. La RDC et le Libéria partagent une histoire culturelle et ethnique similaire. Nous avons fait face à des conflits et à plusieurs défis, mais nous avons tenu bon. C'est aussi pour nous l'occasion de servir nos peuples et d'aider l'Afrique à avoir une voix au Conseil de sécurité", a-t-elle souligné.

Elle a ajouté : "Il est aussi question de démontrer notre crédibilité pour ce siège, en termes d'ambitions, de position géopolitique, de ressources et de préoccupations multilatérales qui nous engagent, ainsi que nos deux pays."

Cette rencontre a ouvert la voie au début des travaux entre les experts des deux pays.

"Une équipe technique du Libéria viendra en RDC début décembre pour finaliser les discussions. Une commission conjointe sera ensuite mise en place au premier trimestre 2025 pour signer un protocole d'accord et créer une Task Force dédiée aux questions du Conseil de sécurité et à d'autres activités communes", a indiqué la cheffe de la diplomatie du Libéria.

La RDC et le Libéria ambitionnent de siéger prochainement au Conseil de sécurité des Nations-Unies comme membres non-permanents. Lors de la 79e Assemblée générale de l'ONU, Félix Tshisekedi avait annoncé la candidature de la RDC à un siège non-permanent pour la période 2026-2027. Soutenue par la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et l'Union africaine, la RDC entend jouer un rôle proactif au sein du Conseil de sécurité, a déclaré le chef de l'État.

Le Conseil de sécurité est l'organe des Nations Unies chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il est composé de quinze membres, dont cinq permanents. Bien que ne disposant pas de droit de veto, un siège de membre non-permanent confère de nombreuses responsabilités et une place privilégiée dans les débats sur la paix et la sécurité internationales. Les membres non-permanents participent pleinement aux prises de décision, au même titre que les membres permanents (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).

Les dix autres sièges sont pourvus par des élections organisées par l'Assemblée générale, selon une répartition géographique par région. Les candidats doivent obtenir une majorité des deux tiers, soit 128 voix, même s'ils se présentent sans opposition.

Clément MUAMBA