Procès tentative Coup d'État: déjà 9 prévenus ont plaidé "non coupables", les plaidoiries se poursuivent ce lundi

Les prévenus dans l'affaire coup d'Etat manqué
Les prévenus dans l'affaire coup d'Etat manqué

Les plaidoiries dans l’affaire du coup d’état manqué et de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe vont une nouvelle fois se poursuivre ce lundi 2 septembre 2024 au tribunal militaire de garnison de la Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. L'objectif est de boucler cette affaire pour permettre au tribunal d'examiner les cas d'autres prévenus qui attendent connaître leurs sorts.

"Nous avons d'autres affaires qui traînent et ces gens là attendent également connaître leurs sorts, il ne faut pas qu'on commence à tirer cette instruction à la longue, nous devons également nous occuper des autres cas. Le lundi 2 septembre on ne va pas suspendre, on va aller jusqu'au bout", avait dit le juge président du Tribunal Militaire Kinshasa Gombe lors de la dernière audience.

En effet, lors de la précédente audience du vendredi 30 août 2024, 9 prévenus sur 51 ont plaidé non coupables via leurs avocats. En premier lieu, c'était la défense du prévenu Zalman Polun Benjamin, sujet américain a, par la bouche de ses avocats, sollicité son acquittement pour les faits infractionnels qui lui sont reprochés. Cette partie a commencé par dénoncer la violation des droits de la défense qui aurait été commis lors de l’instruction pré juridictionnelle, en soutenant qu’elle n’a pas bénéficié de son droit à l’interprète, n’a pas été assisté d’un conseil et il ne lui a pas été expliqué les faits qui lui sont reprochés. Le prévenu Zalman a ensuite soutenu l’irrégularité du mandat donné aux Avocats de la RDC pour se constituer partie civile dans cette affaire, puisque la procuration a été signée par l’ancienne ministre de la Justice Rose Mutombo, qui était démissionnaire au moment du déclenchement de la procédure.

Après l’Américain Zalman Pollum Benjamin, les avocats représentant les intérêts de la Gérante de l’auberge Chez Momo, de son mari et de ses employés (6) se sont prêtés à l’exercice de défendre leurs clients (NDLR: Mugangu Ndhirhuhirwa Ephraim, Luwungu Mata Maguy, Luyindula Yongo Ange, Lukubu  Mukeka Judith, Avio Kunda René, Mbayo, Magaza Adolphe). Dans leurs plaidoiries, ils mettent l’accent sur l’absence de preuve des infractions par leurs clients, accusés d’association de malfaiteurs et de financement du terrorisme.

Présentant leurs moyens, ces avocats soutiennent que tout au long de son réquisitoire, le ministère public n’a présenté aucune preuve de l’adhésion de leurs clients à ladite association de malfaiteurs, ni des rôles joués par chacun dans la tentative de coup d’état du 19 mai 2024, ni encore des différents actes posés. Ils ont aussi relevé qu’aucun aveu n’a été fait par leurs clients lors de l’instruction préparatoire ou encore pendant les audiences. 

Il en est de même pour la défense du prévenu Taylor Christian Thomson, sujet américain également. Sa défense qui s'est constituée aussi en partie civile dit attendre réparation de la part de la République Démocratique du Congo au regard des actes de tortures subis par leur client pendant la période des auditions.

De son côté, la défense du prévenu Ruphin Nkiela congolais mais naturalisé Canadien a également plaidé pour l'acquittement de son client. La défense estime que son client qui est commerçant n'a rien à voir avec l'affaire de la tentative de coup d'État et d'ailleurs depuis son arrestation ses marchandises au niveau du port de Matadi n'ont personne pour faire le suivi. 

Lors de l'audience du lundi 27 août dernier, le ministère public avait requis la peine capitale contre 50 de 51 prévenus, auteurs du coup d’Etat étouffé du 19 mai dernier. Il avait demandé au tribunal de les condamner pour sept infractions :attentat, terrorisme, détention illégale et munitions de guerre, meurtre association des malfaiteurs et financement du terrorisme. Une fois que l'étape des plaidoiries sera close, le Tribunal prendra l'affaire en délibéré et rendra son verdict dans le délai prévu par la loi.

Clément MUAMBA