La caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a célébré la 28ème journée africaine de la prévention des risques professionnels initiée par l’Interafricaine de la prévention des risques Professionnels. La cérémonie a eu lieu mardi 30 avril à Kinshasa sous le thème « sécurité et santé au travail dans le secteur d'activité à fort potentiel des risques. Défis et stratégies d'intervention ». Cette célébration avait pour but d’édifier les participants sur la nécessité de prévenir les accidents de travail et les maladies professionnelles.
Au cours des assises, il a été relevé qu’en République Démocratique du Congo, plusieurs employés travaillent sans la moindre protection et font face à des accidents professionnels et sont exposés à toutes sortes de maladies liées à leur profession.
« La loi congolaise recommande que l’employeur déclare tous les travailleurs. Mais il se fait que certains ne font pas la déclaration de tous les travailleurs et c’est ce qui fait que les travailleurs qui n’ont pas la couverture de la sécurité sociale sont victimes tout simplement parce qu’ils ne sont pas affiliés à la CNSS. Il y a lieu pour chaque employé qui travaille quelque part de bien revoir son contrat et voir si son employeur l’a bel et bien déclaré à la CNSS. C’est une obligation légale que tout travailleur régi par le code du travail doit être affilié à la caisse nationale de la sécurité et santé pour bénéficier de présentation sociale notamment la pension, et aussi les prestations en famille », a soutenu Lucette Matsi, sous-directeur à la CNSS.
Dans son mot, le Directeur Général de la CNSS, Charles Mudiay Kazadi, annonce que sa structure va déployer dans les prochains jours déployer les contrôleurs en préventions dans les différentes entreprises pour s’enquérir de la prise en compte de la sécurité et santé des employés.
« La CNSS faisant de la prévention des risques professionnels son cheval de bataille a institué une direction de la prévention des risques professionnels. Dix-sept agents contrôleurs en prévention ont été formés en Côte d'Ivoire et seront déployés dans les jours qui suivent dans les entreprises pour exercer leurs ministères. Nous sommes convaincus qu’ensemble nous pouvons relèver les défis de la prévention des risques professionnels et rebâtir une culture de prévention en RDC. La CNSS projette de mener également une étude diagnostique permettant d'établir la cartographie des entreprises afin d'offrir au pays les statistiques fiables en matière des risques professionnels », a déclaré Charles Mudiay, DG de la CNSS.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l'emploi et prévoyance sociale, Emmanuel Lukombe, a réitéré l'engagement du gouvernement congolais à soutenir les efforts de la CNSS à protéger les assurés sociaux.
Pour relèver les défis de la sécurité et santé au travail, les recommandations ont porté sur : l'adoption des lois du travail solides, conformes aux normes internationales et la mise en place de mécanismes de contrôle efficaces ; mener des campagnes de sensibilisation pour informer les travailleurs de leurs droits, former des employeurs sur les normes de sécurité et santé au travail ; Améliorer les conditions de vie des travailleurs (salaires décents, sécurité de l'emploi, accès à la protection sociale).
Selon le dernier rapport de l'organisation internationale du travail, près de trois millions de travailleurs meurent chaque année d'accidents et de maladies liés au travail. Une majorité de ces décès liés au travail, soit 2,6 millions de victimes, sont dus à des maladies professionnelles. Les accidents du travail représentant 330 000 décès supplémentaires. Les maladies circulatoires, les néoplasmes malins et les maladies respiratoires figurent parmi les trois principales causes de décès liés au travail.
Le rapport souligne également que les hommes sont plus nombreux à mourir d'incidents liés au travail (soit 51,4 pour 100 000 adultes en âge de travailler) que les femmes (17,2 pour 100 000). Et l’agriculture, la construction, la sylviculture, la pêche et l'industrie manufacturière sont les secteurs les plus dangereux, avec 200 000 accidents mortels par an, soit 63 % de l'ensemble des accidents du travail mortels.
Cette assise a connu une participation des représentants des organisations professionnelles des employeurs ; des représentants des organisations syndicales des travailleurs ; des représentants des administrations, des organismes et des entreprises de santé et sécurité au travail ; et des professionnels de la sécurité et de la santé au travail.
Grâce Guka