RDC: 48 victimes de violences sexuelles recensées par jour en deux semaines dans les sites de déplacés autour de Goma (MSF)

Illustration/Ph. ACTUALITE.CD

Dans un communiqué de ce mardi 9 mai, Médecin sans frontières a affirmé qu'en à peine deux semaines, plus de 670 victimes de violences sexuelles ont été prises en charge dans les sites de déplacés autour de Goma, au Nord-Kivu. 

Selon le MSF, ces chiffres représentent 48 nouvelles victimes par jour. Cela témoigne de l’extrême vulnérabilité et des risques de violences auxquels sont exposées les personnes déplacées. Près de 60% des victimes ont été agressées moins de 72 heures avant de se présenter à MSF, illustrant l’urgence de la situation.

"Cela fait une moyenne de 48 nouvelles victimes de violences sexuelles par jour prises en charge par nos équipes sur les sites de déplacés. Depuis des mois, nos équipes soignent un nombre élevé de cas mais cela n’avait jamais atteint l’ampleur catastrophique de ces dernières semaines. Près de 60% des victimes se présentent dans les 72 heures suivant leur agression ; ce qui montre l’urgence médicale et humanitaire à laquelle nous sommes confrontés", s’alarme Jason Rizzo, coordinateur d’urgences pour MSF au Nord-Kivu. 

Le MSF affirme que la quasi-totalité des victimes prises en charge sont des femmes et la majorité d’entre elles mentionnent avoir été agressées lors de leurs déplacements hors des sites de déplacés, à la recherche de bois de chauffage et de nourriture. À Rusayo, Bulengo et Kanyaruchinya, plus de la moitié des victimes ont également rapporté aux équipes MSF avoir été agressées par des hommes armés.

"Il est urgent d’améliorer les conditions de vie des personnes dans les sites de déplacés. Les besoins essentiels, comme l’accès à la nourriture, à l’eau, à des infrastructures sanitaires, doivent être garantis.  Il faut aussi assurer des mesures de protection pour mettre les femmes, en particulier, à l’abri du danger », souligne Jason Rizzo.

Les affrontements entre l’armée congolaise, le M23, et les nombreux groupes armés établis au Nord-Kivu ont poussé plus d’un million de personnes à fuir leur foyer depuis mars 2022. Parmi elles, plus de 600 000 ont trouvé refuge dans des camps, souvent surpeuplés et insalubres, aux abords de la ville de Goma.

MSF dit fournir une prise en charge médicale et psychologique, gratuite et confidentielle, à toutes les victimes de violences sexuelles dans les principaux sites de déplacés autour de Goma. Afin d’éviter les complications médicales liées à l’agression sexuelle, il est essentiel que les victimes se présentent dans une structure de santé dans les 72 heures suivant l’incident pour y recevoir des soins médicaux appropriés.

 Thérèse Ntumba