Dans son dernier rapport sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, le groupe d’experts des Nations unies se penche sur une série d’événements qui ont marqué 2022.
Il revient par exemple sur l’attaque le 10 août par les ADF de la prison de Kakwangura, à Butembo (Nord-Kivu). Ce jour-là plus de 800 détenus s’étaient évadés. Il n’y avait pas que des combattants ADF parmi les évadés.
L'attaque a commencé vers 2 heures du matin après l'entrée d'environ 80 combattants ADF dans la ville de Butembo. Ils sont arrivés dans la ville en venant de la direction des camps de Mwalika et ont attaqué d'autres cibles autour de la prison pour détourner l'attention.
Selon les groupes d’experts, armés de fusils d'assaut de type AK et de mitrailleuses PKM, ils ont ouvert les portes avec une tronçonneuse, comme ils l'avaient fait pendant l'évasion de Kangbayi et ont précipité tous les détenus hors du bâtiment de la prison en 15 minutes environ.
Selon les experts de l’ONU, il s'agissait du troisième recrutement massif de ce mouvement terroriste au cours de deux dernières années. Avant cette attaque spectaculaire, il y avait l’opération visant, en octobre 2020, la prison de Kangbayi. Il y a eu ensuite le recrutement de jeunes hutus en Ituri en 2021.
Les ADF se sont spécialisées dans les attaques des maisons carcérales ces dernières années. A part Kakwangura (Butembo), Kangbayi (Beni), il y a eu également, en février 2022, l’attaque contre la prison de Nobili.
Plusieurs semaines avant l'attaque de la prison de Kakwangura, le groupe d’experts, renseigne que des sources de sécurité et de renseignement avaient prévenu les autorités de Beni d'une éventuelle attaque contre la prison de Kangbayi.
« En conséquence, plusieurs détenus des ADF ont été transférés à Kinshasa et la sécurité de la prison renforcée », expliquent ces experts qui ajoutent que c’est peut-être la raison qui a finalement poussé les ADF à faire de la prison de Butembo leur cible.