RDC : les dates retenues pour célébrer la rumba en 2023

Pour célébrer et promouvoir la rumba congolaise, patrimoine culturel immatériel de l’humanité reconnu il y a déjà une année par l’UNESCO, une série de dates a été dévoilée au ministère de la culture pour l’année 2023. La plupart étant liée aux journées mondiales ou en mémoire de grands noms de cette musique.

Le 24 janvier, à l’occasion de la journée mondiale de la culture africaine et des afro descendants, il est prévu de consacrer la journée à la rumba dans la culture africaine et des Afro-descendants. Le 11 février, en mémoire de l’artiste chanteur congolais Grand Kallé, la journée sera dite de « rumba mokili mobimba » (rumba partout dans le monde). Ce sera en même temps la commémoration du 40ème anniversaire du décès de cet artiste devenu incontournable à cause de la chanson ‘‘Indépendance cha cha’’, considérée comme l’hymne des indépendances africaines.

Grand Kallé fut un artiste chanteur de talent, créateur de l’orchestre ‘‘African jazz’’. Il est considéré comme le précurseur de la musique congolaise moderne. Il a formé de grands musiciens qui ont fait la pluie et le beau temps. Il est le premier à avoir créé un orchestre ou groupe moderne avec des instruments qui jouent.

Le 30 mars est prévu comme la journée de l'intemporalité. Cela en mémoire de Lutumba Simaro, ce guitariste et compositeur, probablement le meilleur auteur de la musique congolaise par cette  sensibilité, par cette profondeur et par l’écriture de ses chansons. Lutumba s'est particulièrement distingué dans la création des tubes à succès qui sont des vrais poèmes tels que "Fifi nazali innocent", "Mabele", "Verre cassé", "Maya", "Ebale ya Zaïre", etc.

Le 24 avril sera célébré sous le thème “rumba un jour, rumba toujours”, le mode et la mode du style de vie des Congolais. Cette date marquera également le 7ème anniversaire du décès de Papa Wemba, cette icône de la musique congolaise, co-fondateur de l’orchestre Zaïko Langa Langa. Le Grand Mayas a fondé Viva La Musica avec une touche personnelle dont l'utilisation du lokolé et la décision d'avoir, avec ses musiciens, un look impeccable, ce qui a conduit à la création de la Société des Ambianceurs et des personnes d'Elégance (SAPE), à laquelle se rallieront les jeunes Congolais du monde entier.

Tout le mois de mai sera consacré à la rumba dans tous les arts. De l’architecture à la littérature, de la sculpture au cinéma, du dessin au théâtre, voire même dans les arts médiatiques. Dans la sculpture, Alfred Liyolo a réalisé une œuvre de Franco Luambo Makiadi avec sa guitare, statue qui demeure au rond-point Victoire à Kinshasa.

Dans l’art visuel, la rumba congolaise fait l’objet d’une exposition permanente de 58 artistes plasticiens de Kinshasa, Lubumbashi et Bukavu, au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, dans l’exposition dénommée “Rumb’art”, vernie depuis le mois de juin dernier. Peinture, sculpture, installation, cuivre ou design mobilier, ces artistes se sont exprimés sur ce style de musique caractéristique de la RDC et du Congo Brazzaville.

Le 30 juin, jour national de la commémoration de l’indépendance, la journée sera culturellement dédiée à la chanson “Indépendance Cha-cha” et aux réflexions sur les mots codés et les textes des paroliers de la rumba pour les mettre à l’honneur. Le mois de septembre sera dédié aux nouveaux rois de la rumba moderne.

Le mois d'octobre est consacré au festival de la rumba dénommé “rumba parade”. Ce dernier s’est mélangé au Festival International de la Rumba et de l’Elégance  en juillet dernier, pour offrir aux mélomanes, pendant les 3 jours, l’événement dit “Rumba mokili mobimba”. A la place de la gare, dans la commune de la Gombe, quelques figures de la musique comme Reddy Amisi, Héritier Watanabe, Roga-roga, Dj Amaroula et Dj Dakazart ont livrés des concerts. Koffi Olomide, Innos'b ou encore Gally Garvey ont également pris part à la fête.

Le mois de novembre sera celui de la rencontre des ambassadeurs de la rumba congolaise et ceux de la rumba cubaine. Parmi ceux de la rumba congolaise, il y a notamment Maitre Gims et son frère Dadju Djuna ou encore Koffi Olomide qui est ambassadeur culturel. Les producteurs, les mécènes, les sponsors des Caraïbes, des Antilles, des Amériques, de l'Europe se rencontreront pour rapprocher les civilisations par des actions culturelles innovantes.

Emmanuel Kuzamba