RDC-M23 : plusieurs dizaines de civils tués dans deux localités du territoire de Rutshuru 

Tombe d'une victime d'attaque des ADF à Beni
Tombe d'une victime d'attaque des ADF à Beni

Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées par les rebelles du mouvement du 23 mars (M23), entre mardi et mercredi derniers, dans la localité de Kishishe, groupement Mutanda dans la chefferie de Bwito, au territoire de Rurshuru (Nord-Kivu). D'autres civils, une vingtaine, ont été tués depuis le week-end dernier  par le M23 à Kisharo, groupement de Binza, dans la chefferie de Bwisha. Des sources concordantes affirment que les rebelles se sont retournés contre les civils, par vengeance suite à de lourdes pertes subies dans leur rang. Une psychose règne dans la région.

« Le bilan de Kishishe s'est alourdi. On compte maintenant au moins 122 morts, des civils tués sauvagement par le M23. Certains ont été tués dans des églises. À Kisharo, on est à au moins 22 morts depuis le week-end dernier. On a inhumé trois derniers corps hier mercredi matin. Le M23 s'illustre actuellement dans des violations graves des droits de l'homme. Nous demandons au gouvernement de tout faire pour mettre en déroute ces terroristes, parce que maintenant, ils ont déjà recruté par force plusieurs de nos jeunes et puis, ils ont déjà érigé des barrières illégales et font payer des taxes », a dit à ACTUALITE.CD, Élie Nzaghani, député provincial, élu de Rutshuru. 

De nouveaux affrontements opposent depuis le matin de ce jeudi 1er décembre, les FARDC et les combattants du M23, appuyés par le Rwanda, à Lushebere, dans le groupement de Bambo. Ces combats violent le cessez-le-feu décrété par les Chefs d’Etat, membres de la communauté des États de l'Afrique de l'Est (EAC). Ce qui a provoqué de nouveaux déplacements des populations. 

Selon le président du parlement des jeunes dans la chefferie de Bwito, Chirac Mafula, une panique généralisée a été observée jusqu’à  Kibirizi centre suite aux détonations d'armes lourdes et légères entendues dans la région.

«Il y a une panique généralisée. Certains habitants de Kibirizi commencent à quitter le milieu. Pourtant ici, nous avons accueilli plusieurs déplacés venus de Tongo et environs. Nous entendons des détonations d’armes. Moi-même, je suis sur le point de fuir » témoigne Chirac Lafuma, président du parlement des jeunes de Bwito. 

« La situation est préoccupante. Le M23 progresse vers Kirima. Les FARDC évacuent la zone. La population est en route vers Kibirizi. Les rebelles du M23 ont débordé les lignes défensives des FARDC sur le pont Rwindi, reliant les groupements Mutanda et Tongo », témoigne un autre habitant de Bwito. 

Le M23 devait en principe libérer toutes les zones occupées depuis le vendredi 25 novembre dernier, selon le communiqué final du mini sommet des Chefs d'État  de l’EAC tenu à Loanda en Angola. Près d'une semaine après, les combattants du M23 multiplient des attaques contre des positions de l’armée dans le but de gagner plus d’espace et contraindre Kinshasa à dialoguer directement avec eux comme ils réclament.

Jonathan Kombi, à Goma