Nord-Kivu : au moins 11 cas de meurtre en moins d'un mois à Butembo, un député craint une crise de confiance envers les autorités

la ville de Butembo
Ph. ACTUALITE.CD

Au moins onze cas de meurtres ont été enregistrés en moins d'un mois en ville de Butembo (Nord-Kivu). Le député provincial Nzanzu Yotama note que sur ces 11 incidents de meurtre, huit sont des cas de fusillade des civils impliquant des policiers et militaires et trois sont des cas de meurtre par justice populaire, enregistrés entre le 5 octobre et le 12 novembre dans plusieurs cellules de la ville.

Une particularité: la plupart de ces incidents ont été commis en pleine journée par des hommes en uniforme qui voulaient extorquer des habitants ou étouffer une manifestation. Et au moins six autres personnes ont été blessées par balle en marge de ces divers incidents, dont un enfant de 5 ans blessé par balle lors de la fusillade du 24 octobre dernier à Vukungura, une des cellules de Butembo.

Sur les trois personnes tuées par justice populaire figure un militaire FARDC lynché par des habitants qui l'ont maîtrisé après qu'il a cambriolé nuitamment dans un ménage à Kyaghala, un quartier de Butembo.

Le député Nzanzu Yotama déplore également des cas de viols impliquant des militaires.

Se confiant à ACTUALITE.CD, cet élu de Butembo explique que l'indiscipline, des troubles "et surtout l'impunité" seraient à la base de ces agissements de militaires.

Il craint que ces genres d'incidents affectent la collaboration entre population et autorités.

" Le peuple ne doit pas être considéré comme ennemi des agents de l'ordre et vice versa...(Nzanzu Yotama) craint que cette montée en puissance de cas de tueries par balle par ceux qui sont censés protéger la population favorise une crise de confiance entre la population et les autorités de la ville de Butembo ", s'inquiète cet élu de Butembo.

Il plaide pour l'organisation en urgence par la justice militaire " des audiences publiques pour tous ces criminels ayant ôté la vie à des innocents et ayant tombé dans les cas de viols " pour dissuader des potentiels criminels.

" Il est plus qu'urgent que les autorités militaires surveillent de près leurs troupes et instaurent des mesures disciplinaires sérieuses à l'égard de tous les indisciplinés ", recommande-t-il.

Claude Sengenya