Eddy Mundela Kanku, premier vice-président du Sénat a pris part vendredi 11 novembre dernier à la 14 ème réunion des présidents des bureaux des Assemblées législatives de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est (EAC) organisée au Kenya (Nairobi). Dans son intervention, Eddy Mundela Kanku a appelé à la solidarité envers la République Démocratique du Congo victime de l'agression rwandaise sous le label M23. Présentant un tableau sombre de la situation sécuritaire à l'Est du pays, Eddy Mundela a estimé qu'il est temps pour l'EAC de passer aux actions sur la situation de la République Démocratique du Congo.
"Au moment où je fais cette adresse, nos agresseurs occupent certaines localités dans le territoire de Rutshuru occasionnant ainsi un drame humanitaire avec plus de 200.000 compatriotes forcés de fuir les affres terroristes dans les zones de combats et se retrouvent en dehors de chez eux sans logis, sans nourriture et sans soins et ce, dans toute l'indifférence de la communauté internationale...j'en appelle au courage, au soutien et à la mobilisation tous azimuts de nos pères de notre communauté régionale de rester focus sur nos objectifs de développement et de condamner cette énième agression par procuration dont la RDC est victime en violation manifeste des articles 5 et 124 du traité instituant notre communauté" a lancé Eddy Mundela Kanku, premier vice-président du Sénat.
Cependant, la RDC qui est à sa première participation à la réunion des présidents des bureaux des Assemblées législatives de l'Est, Eddy Mundela a fait entendre le cris de détresse de la population congolaise qui ne cesse d'enregistrer morts et déplacés à la suite de l'agression rwandaise. Pour le parlementaire congolais, cette situation vient renforcer «les dissensions internes entre Etats, met en mal la politique de l'intégration régionale pour favoriser malheureusement la disjonction» entre les objectifs fixés par l'EAC et leurs réalisations effectives. «N'est-ce pas scier la planche sur laquelle nous sommes assis» s'est-il interrogé dans sa communication.
L'appui avéré en hommes et en logistiques du Rwanda au mouvement du 23 mars traduit sa ferme détermination à entretenir un climat d'insécurité entre les États de la région avec les velléités expansionnistes, belliqueuses et le souci de piller les ressources naturelles de la RDC en violation des règles qui régissent la communauté, a-t-il déploré, Eddy Mundela Kanku a rappelé ses pairs que cette agression est condamnée par les congolais qui en appellent au soutient de tous.
"L'agression que subie la RDC est le leitmotiv qui détermine toute la population congolaise à soutenir sans équivoque ses dirigeants pour défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale. Ceci est un appel manifeste de tous les congolais à la communauté internationale et régionale et en particulier à l'EAC, à une prise de conscience politique collective pour tirer les conséquences de toutes les guerres de l'histoire"a-t-il interpellé.
Dans le cadre de cette crise sécuritaire, Uhuru Kenyatta, facilitateur du processus de Nairobi, séjourne à Kinshasa depuis dimanche 13 novembre dans l’après-midi. L’ancien président kenyan a rencontré diverses personnalités dont les représentants de la société civile ainsi que les représentants des communautés de différentes provinces de l’Est congolais dont l'Ituri, le Nord et le Sud Kivu.
Pour le contexte, le Kenya est très impliqué dans le processus de paix en RDC. En plus de piloter le mécanisme politique, ce géant de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est a envoyé également ses soldats dans l’Est congolais en plus d’autres troupes kenyanes déjà déployées dans le cadre de la MONUSCO.
Clément MUAMBA