L'armée a riposté, deux assaillants ont été tués et quatre capturés, a déclaré à la presse le commissaire Roger Mowa, maire de Butembo, important carrefour commercial de la province du Nord-Kivu. La ville, a-t-il assuré, est "sécurisée".
Ces hommes armés "croyaient que nous avions menti, que les Casques bleus de la Monusco (la force de l'ONU en République démocratique du Congo) n'étaient pas partis. Ils sont allés attaquer cette base et heureusement, ils n'ont rien trouvé dedans", a ajouté le maire.
Jeudi, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, en visite à Butembo, avait assuré que la Monusco était "déjà partie" et que ses équipements encore dans la ville allaient être évacués. La Monusco avait alors assuré qu'elle "ne quittait pas Butembo" mais qu'elle y "suspendait momentanément ses opérations".
Le maire de Butembo a ensuite diffusé un échéancier du "plan de relocalisation de la Monusco", avec des mouvements de véhicules prévus notamment durant toutes les nuits allant du 20 au 24 août.
"Notre redéploiement temporaire est effectif. Nous n’avons plus de personnels, civils comme militaires, à Butembo", a indiqué à l'AFP Ndèye Khady Lo, porte-parole par intérim de la Monusco. "Nos trois bases sont entre les mains de l’Etat congolais, sécurisées par" l'armée et la police congolaises, a-t-elle ajouté.
La Monusco "reprendra ses activités à Butembo dès que les conditions minimales garantissant la sûreté et la sécurité de son personnel seront réunies", a encore indiqué la porte-parole.
Elle a réitéré la "détermination" de la force onusienne à "continuer de remplir son mandat de protection des civils, en soutien aux forces de défense et de sécurité congolaises".
Fin juillet, de violentes manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de l'est de la RDC, dont Butembo, pour réclamer le départ des Nations unies, accusées d'inefficacité dans la lutte contre la centaine de groupes armés qui sèment la terreur dans la région depuis près de 30 ans.
Trente-deux manifestants et quatre Casques bleus avaient été tués en une semaine, selon les autorités congolaises.
Par la suite à Butembo, deux policiers ont été tués et plus de 800 détenus se sont évadés dans l'attaque d'une prison attribuée par l'armée au groupe rebelle ADF (Forces démocratiques alliées), présenté par l'organisation jihadiste Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale.
Les ADF sont accusés d'avoir tué des milliers de civils dans l'est de la RDC et commis des attentats jihadistes sur le sol ougandais.
Une nouvelle incursion meurtrière leur a été attribuée mardi.
Selon des sources de la société civile et de l'administration, des rebelles ADF ont tué sept personnes et en ont kidnappé trois autres dans les collines du secteur de Ruwenzori, non loin du parc national des Virunga où ils sont soupçonnés de s'être repliés.
AFP avec ACTUALITE.CD