Agression de la RDC par le Rwanda: les résultats concrets de la médiation menée par Joâo Lourenco toujours attendus 

ACTUALITE.CD

Les deux grandes annonces faites à l’issue du tête-à-tête Lourenço-Tshisekedi étaient notamment l’acceptation par Kinshasa de libérer les deux militaires mais aussi le principe d’une rencontre Tshisekedi-Kagame pour tenter de baisser la tension entre Kinshasa et Kigali. 

Pour le premier point, Paul Kagame a pu récupérer ses deux militaires après une forte pression. En revanche, le Docteur Patrick Bala, membre de l’Union sacrée au Nord-Kivu, a été libéré environ une semaine après son arrestation à Gisenyi (Rwanda) où il habite. Cependant, la moisson de cette médiation est très maigre. Les combats se poursuivent dans le territoire de Rutshuru. Le M23 soutenu par le Rwanda s’est même installé à Bunagana et menace de grappiller d’autres positions FARDC. 

« Le président de la République a déjà rencontré le médiateur, le président angolais. La RDC reste disponible et attend le go du médiateur. Il n’est pas évident que les dirigeants rwandais qui poursuivent leur aventure guerrière dans notre pays soient dans les mêmes dispositions d’esprit », a expliqué mercredi Christophe Lutundula Apala Pen’Apala au cours d’une interview accordée à ACTUALITE.CD.

Pour les représentants de la communauté internationale, Lourenco reste l’homme de la situation. 

L’Union africaine, l’Union européenne et l’ONU insistent pour que les organisations régionales s’impliquent dans la résolution de cette crise. Ainsi, tous les yeux sont particulièrement braqués sur une organisation: la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (la CIRGL).  Il se trouve que João Lourenco est le président en exercice de la CIRGL. Et le diplomate Angolais João Samuel Caholo en est le Secrétaire Exécutif.

C’est une organisation clé en ce qui concerne les crises multiformes dans cette partie du continent. Sa création d’ailleurs résulte de la reconnaissance de la dimension régionale de ces conflits et de la nécessité d’un effort concerté en vue de promouvoir la paix et le développement durable dans la région. Il faut ajouter que la CIRGL a en son sein un dispositif qu’on appelle le Mécanisme Conjoint de Vérification Élargi. 

Cet outil a pour rôle de surveiller et de mener des enquêtes sur les incidents de sécurité dans la région.  D’ailleurs, Kinshasa et Kigali ont tous deux saisi ce mécanisme.

L’autre question qui se pose, c’est celle de l’efficacité de Luanda dans les négociations au niveau régional. 

Pour le contexte, Félix Tshisekedi et Joâo Lourenco s’étaient également fortement impliqués pour tenter de réconcilier le rwandais Paul Kagame avec l’ougandais Yoweri Museveni longtemps en froid. Cette expérience a sans doute pesé dans le choix de Macky Sall de confier cette tâche au président angolais. Il faut aussi dire que Joâo Lourenco s’est également impliqué dans le cadre de la CIRGL pour tenter de trouver une solution à la crise centrafricaine. Pour terminer, il ne faut pas non plus oublier que l’Angola est perçu comme une sorte de puissance politique, économique et militaire dans la région et sa voix compte. Entre-temps, le M23 et ses soutiens rwandais endeuillent toujours l’Est de la RDC.