RDC-Djugu: « Il n’y a aucune boutique de vente d’armes ici, mais d’où viennent les armes de la CODECO », s’interrogent les déplacés 

Les déplacés sur le site de Roe (Djugu). Ph. ACTUALITE.CD
Les déplacés sur le site de Roe (Djugu). Ph. ACTUALITE.CD

Des milliers de déplacés massés autour de l’hélisurface aménagée pour l’atterrissage de l’hélicoptère de Jean-Pierre Lacroix. Ces gens attendent le N°2 de l’ONU avec des messages clairs. Ils n’en peuvent plus de fuir. Certains viennent de très loin. Ils se sont rapprochés de la base temporaire de la MONUSCO espérant plus de sécurité. Quelques uns parmi leurs représentants ont été choisis pour rencontrer et échanger avec Jean-Pierre Lacroix.

« Nous voulons que ces groupes armés soient désarmés. Il faut traquer ces gens. Il faut récupérer toutes ces armes qui circulent. Ces armes causent beaucoup de problèmes. Nous sommes tués ici. Beaucoup parmi nos frères ont sont partis même se réfugier en Ouganda », explique, dépité, un des délégués. 

Un autre s’interroge particulièrement sur l’origine des armes utilisées par les miliciens.

« Comment les armes arrivent ici? Il n’y a pas une boutique où on vend les armes dans notre pays. Ces armes qui nous tuent viennent d’où? » 

En mars 2008, le Conseil de sécurité avait ajusté et reconduit, les sanctions imposées à la RDC.  L'embargo pour les armes à destination du gouvernement avait été levé.

Fin 2021, dans la résolution renouvelant le mandat de la MONUSCO, le conseil avait note « avec inquiétude que des détournements d’armes des stocks nationaux servent encore à approvisionner des groupes armés en RDC ». Le conseil avait prié également le Gouvernement congolais d’accroître son appui à la Commission nationale de contrôle des armes légères et de petit calibre et de réduction de la violence armée (CNC-ALPC).

Quelques indications sont données dans un rapport du groupe d’experts de l’ONU en janvier 2021. Plus de 20 témoignages, dont 3 de première main, recueillis par Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC auprès de sources diverses, dont des dirigeants de factions du NDC-R, des dirigeants du CMC/FDP, des officiers des FARDC, la MONUSCO et la société civile, le général Innocent Gahizi, qui était jusqu’en juillet 2020 le commandant adjoint des FARDC de la 34e région militaire pour le renseignement et les opérations, avait donné l’ordre aux unités des FARDC basées dans les territoires de Masisi, de Rutshuru et de Walikale, notamment à Kitshanga, Nyabiondo et Pinga, de fournir des armes au NDC-R depuis 2018.