Meurtre des experts de l'ONU : Jean Bosco Mukanda était un infiltré des services des renseignements au sein de la milice Kamuina Nsapu (Avocat)

Les audiences dans le procès du meurtre des experts de l'ONU ont repris ce jeudi 23 décembre 2021 devant la cour militaire de l'ex-province du Kasaï Occidental.

Les avocats de l'un des prévenus “vedettes”, Jean Bosco Mukanda, développent leurs moyens de défense en faveur de leur client. Le premier moyen soulevé par les avocats est la collaboration qui a existé entre Mukanda et les services des renseignements congolais.

"Mukanda ne peut être accusé de participation au mouvement insurrectionnel car il était l'un des agents que l'État a utilisé pour infiltrer la milice Kamuina Nsapu, en connaître le mode opératoire pour permettre aux forces de sécurité de mettre fin à l'activisme", affirme Me Antoine Buandeku qui, pour asseoir son argumentation, cite les témoignages des directeurs provinciaux de la DGM et de l'ANR à l'une des audiences.

"Le directeur provincial de l'ANR ici à Kananga avait fait une dotation d'une moto à Jean Bosco Mukanda pour sa mobilité dans le cadre des missions que les services lui avaient assignées. Il avait même reçu des pouvoirs publics une maison dans la commune de Nganza", ajoute l'avocat tout en martelant que le prévenu Jean Bosco Mukanda a rendu d'énormes et loyaux services à l'Etat congolais.

Me Buandeku a demandé à la cour militaire de déclarer non établie en fait comme en droit l'infraction de participation au mouvement insurrectionnel et d'acquitter son client.

Témoin vedette au début du procès en 2017, Jean Bosco Mukanda avait dénoncé plusieurs miliciens présumés auteurs du meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp et facilité leur arrestation. Il avait fini par être arrêté et inculpé du même meurtre.

Sosthène Kambidi