Kwilu : la société civile craint que "la situation dramatique" des prisonniers s'aggrave après l’arrivée de 47 détenus de Kinshasa

Photo ACTUALITE.CD.

Le cadre national de concertation de la société civile dans la province de Kwilu déplore les mauvaises conditions des détenus dans la prison du cinquantenaire de Bandundu qui a vu son effectif s'ajouter avec l’arrivée de 47 détenus de la prison de Makala à Kinshasa depuis le samedi 9 mai.

Dans un communiqué de presse parvenu à ACTUALITE.CD, il cite notamment le manque de la prise en charge alimentaire, l'absence des mesures de sécurité, de protection des détenus et en appelle à la bonne foi du pouvoir central pour la prise en charge alimentaire des transférés. 

" Cette situation vient s'ajouter sur celle dramatique que vivent les prisonniers du cinquantenaire qui n'ont pas de ration dans leur magasin et n'ont presque rien à manger depuis près d'une semaine. Nous soulignons que les mesures de sécurité et de protection ne sont pas toujours dans cette prison, comme d'ailleurs, celles recommandées. Nous attirons l'attention des autorités provinciales pour que la surveillance de la prison de cinquantenaire soit renforcée afin d'éviter des évasions massives de détenus. Les autorités nationales doivent montrer leur bonne foi à nourrir ces détenus qui sont loin de leur familles et milieux d'origine afin de leur garantir une  survie nécessaire ", peut-on lire dans ce document signé par Placide Mokwa, président du cadre de concertation de la société civile du Kwilu.

Le porte-parole du gouvernement provincial, Muma Zéphirin qui avait donné la nouvelle a également lancé un appel pour la prise en charge alimentaire de ces détenus supplémentaires.

"Il y a un petit souci pour leur alimentation. Normalement les prisons relèvent du pouvoir central, mais le gouvernement provincial peut intervenir. Malheureusement, la province du Kwilu n'a plus des moyens. Nos recettes proviennent des taxes sur les produits agricoles, nous n'avons pas de minerais, ni pétrole... Et sur instruction du pouvoir central, tout est supprimé. C'est difficile pour nous de trouver les moyens suffisants pour ces prisonniers. Depuis qu'ils sont arrivés le samedi, nous recourons aux personnes de bonne volonté, mais ce n'est pas suffisant", a-t-il souligné.

La prison du cinquantenaire de Bandundu a une capacité carcérale de 250 détenus. Mais elle est surpeuplée depuis début 2020. Elle fait aussi face depuis la même période à une crise alimentaire, à l’origine du décès de deux des détenus.

Lors de la réunion du Conseil des ministres du vendredi 08 mai dernier, le gouvernement avait levé l’option de désengorger les prisons pour éviter la propagation du coronavirus dans les maisons carcérales. À cet effet, il avait été décidé que la prison centrale de Makala soit vidée de 80% de ses pensionnaires en détention préventive.

Jonathan Mesa, à Bandundu Ville