Ituri : difficile prise en charge des élèves déplacés suite aux violences à Djugu

Les activités scolaires reprennent petit à petit dans plusieurs localités du territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, après plus de deux ans des violences armées qui ont fait des centaines de morts. La quasi-totalité des écoles sont remplies d’élèves déplacés internes, qui traversent d'énormes difficultés pour leur prise en charge scolaire. 

Au mois de juin dernier, plusieurs villages du territoire de Djugu, parmi lesquels Jiba, Masumbuko, avaient été secoués par des violences ayant provoqué le déplacement massif de la population. Ne pouvant pas retourner dans leurs villages respectifs, plusieurs enfants préfèrent étudier dans leurs milieux de réfugié. 

« Nous sommes nombreux ici, nous, les déplacés, souffrons vraiment pour notre scolarisation. On pensait bénéficier d'une gratuité scolaire jusqu’en 7ème et 8ème années mais cela n’a pas été fait. C'est pourquoi, nous sollicitons l'implication du gouvernement tant provincial que national pour notre prise en charge scolaire », précise Baraka Madragule, le doyen des élèves de l'Institut Saint Lwanga.

Les mêmes difficultés sont également signalées dans l'école primaire linga 2, indique le directeur de cet établissement, Ibri Tsonga Charles.

« Nous avons plus de 70 élèves déplacés, ici, sur 280 élèves que compte notre école. Ces élèves n'ont pas les moyens pour leur scolarisation et manquent même des fournitures scolaires. Mais nous les supportons comme ça », dit-il.

Une délégation composée de la Monusco, du représentant du gouvernement provincial, de quelques députés nationaux, des officiers militaires et des leaders de la communauté locale, séjourne à Djugu, depuis la semaine dernière, pour une mission de sensibilisation pour la paix. Le 18 octobre dernier, les chefs des groupements Zabu et Buba, tous du secteur de Walendu Pitsi, ont signé un acte d'engagement pour sensibiliser la population de leurs entités pour la même cause. 

Franck Asante, à Djugu