Cocotte Kubangila, profession: “receveur”!

Cocotte Kubangila, profession: “receveur”!

Diplômée en sciences commerciales, Cocotte Kubangila est l’une des rares femmes à pratiquer le métier de “receveur” (perceptrice, Ndlr) pour la société  de transport public « New Transkin ». Cela va faire six ans que les habitués du trajet Victoire-UPN parcourent ce tronçon en sa compagnie.

Cocotte Kubangila, profession: “receveur”!

« Cet arrêt est très fréquenté. Ceux qui doivent se rendre à l’UPN se tiennent en file indienne. Le ticket coûte 500 Francs Congolais. Chaque passager le reçoit avant de monter à bord. Ceux qui ne paient pas avant de monter le font dans le bus. A mon signal, le chauffeur démarre. Pendant ce temps, je comptabilise et s’il se trouve un ticket manquant, je tourne vers les passagers pour repérer celui qui n’a pas payé son ticket.» Son trajet au quotidien est d’environ dix allers-retours sur le tronçon Victoire-UPN. Dès le point de départ du bus, c’est à dire à Victoire, Mme Kubangila  est tenue de vendre ses tickets à tous les passagers avant de démarrer.

Dreadlocks, jacket noir, pagne multicolore,un sac attaché à son cou, adossée à l’entrée du bus,  l’ex étudiante de l’université pédagogique nationale (UPN) raconte qu’elle a tout essayé avant de répondre à une offre d’emploi de New Transkin. «J’ai terminé mes études en sciences commerciales il y a quelques années.J’ai pratiqué pas mal de petits boulots mais je  n’avais pas assez de revenu financier. En 2013, quand j’ai appris que cette société avez besoin des femmes receveurs, je n’ai pas hésité à déposer ma candidature. Ensuite, j’ai participé à un test organisé par les responsables de la société et j’ai été retenue.» 

 

Cocotte Kubangila, profession: “receveur”!

Bien qu’ayant un diplôme en poche, Cocotte Kubangila a dû songer à une reconversion pour être en mesure de subvenir à ses besoins et surtout avoir une autonomie financière. Riche de son expérience, elle conseille aux diplômés de travailler peu importe le domaine du moment qu’ils exercent une activité lucrative. «Aujourd'hui, il n’existe plus des métiers réservés uniquement à la gente masculine. Tout le monde peut exercer un métier, à condition qu’il vous apporte du plaisir. » Épouse et mère de deux enfants, Cocotte quitte sa maison au plus tard à 5heures du matin. « J’habite dans la commune de Lemba (une commune située dans le district du Mont-Amba à Kinshasa) Je travaille tous les jours entre 5 heures du matin et 13 heures. La société a mis à notre disposition un bus qui nous prend tous les matins à nos domiciles, et nous conduit à Limete où se trouve les bus.»

Zéro discrimination dans la profession

Pitshou Okona est l’un des contentieux de la société New TransKin. Il explique que par jour, les receveurs versent au moins 200.000 Francs Congolais à la caisse de la société. «Tous les receveurs, hommes et femmes travaillent sur base d’un seul règlement. Ceux qui travaillent dans les anciens bus, versent 200.000 Francs Congolais par jour. Les nouveaux versent en moyenne 210.000 Francs Congolais.». S’agissant de l’emploi des femmes, il explique que « c’est dans le but de contribuer à l’épanouissement et l’autonomisation des femmes que la société a engagé plus de femmes dans ce secteur.»

En outre, le contentieux précise  que « lorsqu’un receveur enregistre une faible recette, c’est-à-dire en dessous de 200.000, le règlement lui interdit de travailler pendant 48 heures.»

Cocotte Kubangila fait partie des  femmes qui ont décidé de faire carrière dans le  secteur depuis l'arrivée en 2013 des bus Transco (Transport au Congo), Transkin (Transport à Kinshasa) et Esprit de vie pour assurer le transport en commun à Kinshasa.

Prisca Lokale