RDC : Déjà 11 policiers tués dans les violences à Djugu et Irumu

Photo ACTUALITE.CD.

En Ituri, onze policiers ont été tués depuis avril dernier dans les territoires de Djugu et d’Irumu dans les violences armées, a annoncé ce samedi 3 aout 2019 la police nationale congolaise (PNC). Ces agents ont été achevés soit par balle soit par armes blanches. Le bilan est provisoire à ce stade, précsie la police.

« Le commissariat provincial de la police nationale congolaise en Ituri a déjà enregistré au total 11 tués par balles et par armes blanches parmi les policiers, 5 blessés graves », a déclaré le Major Abeli Mwangu, porte-parole de la police en Ituri au cours d’un point de presse à Bunia.

L’officier a cité les localités où ces agents de l’ordre ont été tués.

« Dans le territoire d’Irumu, trois policiers ont été tués dans la localité de Beyabo vers Kunda à 24 km de Bunia. Dans le territoire de Djugu, 8 policiers dont deux par arme blanche à Kobu, deux policiers tués à Kabkaba, un policier tué à Nyangarayi, deux policiers récemment tués à Kpandroma et à Tshomia un policier également tué et les assaillants ont incendié les bureaux de la police, pillé armes et munitions », a-t-il énuméré.

Au moins 200 policiers supplémentaires en provenance de Kinshasa ont été déployés en juin dernier dans le territoire de Djugu aux côtés des troupes de l’armée afin de rétablir la sécurité et la paix après une vaste offensive militaire contre le bastion des miliciens dans la région. D’autres unités de la police ont été déployées aussi dans le territoire d’Irumu, notamment à Kunda et Kasenyi.

Les violences armées ont resurgi en avril dernier dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités et dans la chefferie de Mokambo en territoire de Mahagi. 

Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, a dénoncé pour aussi, l’existence d’une secte mystico-religieux dénommée CODECO encourageant les violences qui ont déjà fait plus d’une centaine de morts dans le territoire de Djugu. L’armée a annoncé dimanche avoir démantelé ce groupe armé après les offensives menées depuis le 27 juin pour la conquête du bastion des miliciens situé dans la forêt Wago dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ». 

Le territoire de Djugu avait déjà été secoué par des violences meurtrières en 2017 et 2018. Plus de 200 civils étaient tués, des villages entiers incendiés et plus de 2000 personnes avaient traversé le lac Albert pour vivre en Ouganda. Des centaines de déplacés internes arrivés à Bunia étaient installés autour de l’hôpital général. Cette année, le HCR a dénombré plus de 300 000 personnes qui ont fui les violences depuis début juin dans les territoires de Djugu et Mahagi.

Patrick Maki