Beni : en deux mois, le nombre de déplacés à Kamango passe de 6.000 à 15.000 ménages

Le déplacement des masses continue à Watalinga, dont le chef-lieu est Kamango. La population fuit les menaces des rebelles ougandais de forces démocratiques et alliées (ADF). Ceux-ci attaquent depuis avril dernier différentes localités dans cette chefferie en territoire de Beni, province du Nord-Kivu.

D’après le bilan fourni par la société civile locale, du 19 avril jusqu'au mois de juin, le nombre de déplacés est passé de six-mille à quinze-mille ménages.

« La situation a commencé par le village Kibele. Après c'était Buvata, Kamango et Bunduguya mais aujourd'hui c'est tout le groupement Batalinga qui est affecté et aussi presqu’à 80% le groupement Bahumu. Donc, le nombre de déplacés est en train d'évoluer parce que Kikingi aussi a été touché, vous savez Ndama dernièrement a été attaqué et vous trouver que même Bawisa, le groupement qui accueille les dépecés des autres groupements est aussi affecté parce qu’aujourd’hui nous cantons presque trois localités qui sont affectées, Matoli, lwanoli et Kisegeta. Avec les évaluations de nos partenaires, les données brutes nous donnent actuellement un nombre de quinze-mille ménages. Avec les évaluations qui continuent, nous risqueront d'atteindre dix-sept-milles ménages », explique à ACTUALITE.CD, David Muwaze, président de la société civile des Watalinga.

La société civile note également les conditions précaires dans lesquelles vivent ces déplacés.

« Les déplacés passent nuit dans des chantiers, des maisons en construction, dans des églises et écoles », ajoute David Muwaze. Celui-ci ajoute que depuis 5 jours, certaines ONG distribuent des vivres et non-vivres aux déplacés bien que cette assistance s’avère insuffisante pour s’occuper de tous les ménages.

Plusieurs villages des Watalinga sont victimes des attaques dont certaines sont revendiquées par des groupes ayant fait allégeance à l’Etat islamique (EI).

Yassin Kombi