Propos du député Tshimboj contre Katumbi : l’ACAJ a saisi le procureur général

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L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) demande au procureur général près Cour de Cassation d’engager des poursuites judiciaires contre le député provincial de Lualaba, Donat Tshimboj « pour incitation à la haine tribale, au meurtre et à la guerre civile entre communautés ».

L’ONG a transmis à la justice un CD contenant les propos du député provincial, tenus contre Moïse Katumbi ,le 25 mai 2019 à Kolwezi.

« Monsieur Moïse Katumbi est déclaré persona non grata au Lualaba, s’il ne veut pas mourir qu’il n’ose pas mettre ses pieds à Kolwezi. S’il ose venir, le sang va couler à coup sûr. Moïse Katumbi ne peut pas fouler ses pieds au Lualaba, car n’étant pas originaire de cette province ».

L’ACAJ a demandé également aux députés provinciaux de Lualaba de désavouer publiquement les propos de Donat Tshimboj.

« Les propos tenus par le député provincial Donat Tshimboj sont inacceptables et condamnables. Ils sont prévus et punis par l’article premier de l’ordonnance-Loi n° 66-342 du 7 juin 1966 en ces termes : « Quiconque, soit par paroles, gestes, écrits, images ou emblèmes, soit par tout autre moyen, aura manifesté de l’aversion ou de la haine raciale, ethnique, tribale ou régionale, ou aura commis un acte de nature à provoquer cette aversion ou haine sera puni d’une servitude pénale d’un mois à deux ans et d’une amende de cinq cents francs à cent mille francs, ou d’une de ces peines seulement, a déclaré Me Georges Kapiamba, président de l’ACAJ.

Après le tollé provoqué par sa sortie, Donat Tshimboj a tenté de relativiser en s’en prenant au journaliste qui avait recueilli ses propos : « La responsabilité incombe aux journalistes. Il pose des questions maladroites et c’est lui qui fait circuler son élément sur les réseaux sociaux. Il ne contrôle rien. C’est le journaliste qui est responsable ».

« Après avoir tenu un discours nauséabond dont les effluves sont tenaces, le matamore change de posture et cherche les mots ! A l’en croire, tout cela n’était qu’une pitrerie, une bouffonnerie, une pasquinade stupide, un delirium tremens passager, bref une erreur de journaliste », a pour sa part réagi Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi.