Kasaï Central : Pour s'être opposé au paiement d’une taxe illégale, un citoyen à vélo essuie des tirs d’un militaire

Dimanche en fin de matinée, un citoyen à vélo a essuyé des tirs de la part d’un militaire pour avoir refusé de payer une taxe de 10 000 FC au niveau d’une barrière illégalement érigée dans la cité de Bena Leka, 140 km au nord de Kananga, en territoire de Demba.

La victime, qui transportait sur un vélo des sacs de maïs, s’est opposé au rançonnement, pratique interdite, dit-il aux militaires, par le président de la République, Félix Tshisekedi.

"Un conducteur de vélo qui transportait des maïs à vendre à Kananga a été stoppé à la barrière par des militaires qui lui ont exigé 10.000 FC. Il a refusé en disant aux militaires que le président de la République a interdit ces pratiques. C'est alors qu'un militaire, fâché, a sorti son arme et a ouvert le feu sur le vélo qui est endommagé totalement. Le conducteur s'en est tiré sain et sauf. Ces tirs ont semé la panique dans la cité et la population est restée dans les maisons”, explique un acteur de la société civile locale.

Mais, une source de la police à Bena Leka parle plutôt des miliciens "qui ont tenté d'attaquer la position de l'armée. C'est ainsi que les militaires ont riposté par des tirs mettant les miliciens en débandade".

La société civile locale qualifie de mensongère la version de la police.

"La police veut justifier les tracasseries que subit la population. A la barrière de Bena Leka, les conducteurs des vélos paient 10.000 FC pour passer et les marchands ambulants des produits manufacturés payent 1500 FC. Les militaires et les policiers se partagent cet argent. Le chef des miliciens, Monsieur Moïse Beya Tshiombe, s'était rendu et a déposé les armes. Il vit avec nous ici, dans la cité. D'où viennent les miliciens que la police dit qu’ils ont attaqué les militaires?", s'interroge la société civile.

Aucune autorité administrative locale n'a voulu commenter cet incident.

Sosthène Kambidi