<b>Au moins 78 civils sont tués depuis 2017 suite aux affrontements communautaires dans les hauts plateaux de Bijombo, (Sud-Kivu), a rapporté ce jeudi 5 juillet 2018 la société civile du territoire d’Uvira. Selon elle, les jeunes armés appartenant aux communautés locales s’affrontent pour revendiquer la propriété des villages.</b>
<i><span style="font-weight: 400;">«78 morts parmi les civils sans compter les maisons incendiées»</span></i><span style="font-weight: 400;">, a affirmé ce jeudi à ACTUALITE.CD, le président de la société civile d’Uvira, Mazaliwa Kamanzi. </span><i><span style="font-weight: 400;">«La détention illégale d’armes est à la base de tout ce que nous sommes en train de connaître aujourd’hui avec comme conséquences notamment les vols des vaches et l’incendie des maisons. Et comme il y a absence totale de l’Etat à cet endroit, ça devient pire»</span></i><span style="font-weight: 400;">, a-t-il ajouté.</span>
<span style="font-weight: 400;">Bijombo est une région difficile d’accès dans les Hauts plateaux d’Uvira. La société civile parle des groupes des jeunes armés qui se sont organisés sur base d’appartenance communautaires qui s’affrontent depuis 2017.</span>
<i><span style="font-weight: 400;">«Cette situation a commencé en 2017. Il y a un groupe de jeunes banyamulenge dénommé «kigwaniho» et l’autre groupe chez les bafuliru, bayumbu et babembe qui s’appelle «iloza bishambuke». Quand ces jeunes, tous armés se retrouvent autour de l’alcool, ils se chamaillent et se mettent à s’échanger des tirs et cela provoque le déplacement de la population. Cette situation a évolué de cette manière avant de prendre de l’ampleur en janvier 2018 car d’autres personnes se sont ajoutées avec l’idée de revendiquer des groupements. Et ces jeunes armés sont utilisés pour réclamer des groupements pendant que les autres se défendent contre l’occupation. Il y a aussi les Mai-Mai qui ne font pas partie de ces deux groupes de jeunes qui s’entremêlent et les combats s’intensifient de cette manière-là»</span></i><span style="font-weight: 400;">, a expliqué Mazaliwa Kamanzi, président de la société civile d’Uvira.</span>
<span style="font-weight: 400;">L’armée a dit travailler pour « calmer » les affrontements communautaires dans la région.</span>
<i><span style="font-weight: 400;">«Ce sont des communautés qui s’affrontent, elles ont été en contact avec le secteur opérationnel. Nos éléments sont en train de calmer la situation pour le moment. C’est un problème de leadership entre les communautés Banyamulenge, Bafulero et Babembe. Nous avons la situation en main, l’armée calme le jeu. Ce n’est pas la rébellion»</span></i><span style="font-weight: 400;">, a dit mercredi à ACTUALITE.CD, le Major Jean-Louis Tshimwanza, porte-parole militaire au Sud-Kivu.</span>
<i><span style="font-weight: 400;">«La société civile a déjà envoyé une commission de pacification à Bijombo mais jusqu’à présent cette commission est bloquée dans les hauts plateaux. Nous demandons urgemment aux autorités de déployer une force qui doit aller neutraliser et désarmer ces jeunes armés afin de protéger la population civile à Bijombo»</span></i><span style="font-weight: 400;">, a-t-il plaidé.</span>
<span style="font-weight: 400;">D’après le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), environ 76 000 personnes ont fui la région suite à ces violences pour trouver refuge notamment dans le territoire de Mwenga.</span>
<span style="font-weight: 400;">Seize formations sanitaires des Hauts Plateaux de Bijombo, dont l’Hôpital général de référence de Katanga, sont affectées, privant près de 95 000 personnes de soins de santé de qualité, dit la même source.</span>
<b>Patrick Maki</b>