Séisme à Bukavu le 15 septembre : plus de 24 heures au CRSN/Lwiro pour localiser l’épicentre

Le Centre des Recherches en Sciences Naturelles (CRSN) de Lwiro (en territoire de Kabare), situé à plus de 40 km à l’Ouest de la ville de Bukavu (Sud-Kivu), éprouve d’énormes difficultés de fonctionnement faute de moyens financiers depuis environ 20 ans, a appris ACTUALITE.CD.

Créé en 1947 par les colons belges, ce Centre était construit pour des recherches notamment en géophysiques dans la région de Grands-Lacs.

“<em>Aujourd’hui, chaque chercheur se débrouille de sa manière pour publier et souvent c’est sur base de petits financements des partenaires</em>”, relate David Byamungu, chercheur en sismologie au CRSN de Lwiro.

La région de l’Est de la RDC, spécifiquement la province du Sud-Kivu, enregistre de tremblements de terre. Et être chercheur du CRSN nécessite des recyclages continus pour acquérir de nouvelles connaissances et se mettre à jour de l'évolution des technologies.

“<em>Le centre se bat pour envoyer ses têtes loin du pays afin de défendre et apprendre d’autres connaissances de la technologie de pointe consommée aujourd’hui à travers le monde</em>”, a reconnu le chercheur Byamungu.

Le CRSN Lwiro, autrefois une “référence” en sismologie et pluviométrie dans la région de Grands Lacs grâce à son département de géophysiques, organise des recherches également dans les domaines de biologie, environnement et nutrition. Plusieurs résultats de recherches de cette institution scientifique ont servi l’Afrique, explique le sismologue Byamungu.

Le CRSN de Lwiro servait aussi de cadre de tourisme dans la région. <i>“Il s’agissait d’un site que l’on pourrait qualifier de touristique au vue de l’intérêt qu’y apportaient plusieurs visiteurs du monde entier mais aujourd’hui c’est une institution qui a perdu sa valeur d’antan”</i>, regrette un employé du centre qui a requis l’anonymat.

Le CRSN compte une centaine de chercheurs. Ces derniers demandent aux autorités de redorer l’image de CRSN.

La dernière fois fois qu’une autorité congolaise a visité le Centre de Recherche en Sciences Naturelles de Lwiro remonte au mois de juillet 2016. Le gouverneur Marcellin Cishambo s’y était rendu pour inaugurer un bâtiment construit par la Monusco dans le cadre de son projet à impact rapide pour le suivi des activités géophysiques. Marcelin Cishambo avait reconnu l'importance de ladite institution.

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Faute de moyens financiers, les chercheurs du CRSN/Lwiro ont mis au moins 24 heures afin de localiser l’épicentre du séisme qui a secoué la ville de Bukavu, le 15 septembre dernier.

D’après le chercheur David Byamungu, le tremblement était de 4.8 à 5 de magnitude, 28.79 de longitude sud avec une profondeur de 11.7 kilomètre.

Dans l’Est de la RDC, il existe une autre institution de recherches et de surveillance des activités sismiques. Il s’agit de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG), basé à Goma au Nord-Kivu.

L’OVG a été créé à la suite de l'éruption de volcan Nyiragongo en 2002. Actuellement, l’OVG reste le plus grand centre actif de surveillance des mouvements sismiques dans la partie orientale de la RDC.

<b>Janvier Barhahiga</b>