RDC : le FOLUCCO appelle tous les acteurs à la cohésion pour lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme

Moro Mukota Muteba, directeur général de FOLUCCO
Moro Mukota Muteba, directeur général de FOLUCCO

Le Fonds de lutte contre le crime organisé (FOLUCCO) a appelé, à la cohésion, toutes les structures qui œuvrent dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme pour éradiquer ce fléau qui constitue une « gangrène pour les secteurs économique, d'environnement, la sécurité et la paix » en la RDC.

Au cours d'un séminaire organisé ce vendredi 26 avril à Kinshasa, et placé sous le thème «impact national et international de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme», il était question pour ces structures, dont le CENAREF, Club, ACAJ, OSCEP, COGEBISCO, la DEMIAP et autres, d'en appréhender la législation, les enjeux nationaux et internationaux ainsi que le bien-fondé de cette lutte. 

« La thématique d'aujourd'hui était surtout  pour que les structures chargées de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme puissent comprendre et appréhender la législation en tant que telle, les enjeux, parce que nous savons que le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme c'est véritablement une gangrène pour les secteur économique, environnement, la sécurité et la paix. Il est important qu'on comprenne non seulement les enjeux nationaux, les critères et les cas précis de blanchiment à l'international. C'est qui est important, c'est aussi de dire quels sont les enjeux, qu'est ce qui fait que nous devons nécessairement sortir de cette zone grise pour que, désormais, le Congo puisse rayonner par rapport à cette thématique. C'est pourquoi il est important que tous les acteurs puissent être véritablement en cohésion et que chaque acteur joue sa partition», a souligné Moro Mukota Muteba Mbayo, directeur général de FOLUCCO.

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D'entrée de jeu, le patron de cette structure publique, qui définit le blanchiment des capitaux  comme ce crime qui consiste à dissimuler l'argent noir afin de le mettre dans un circuit légal, a également passé en revue la vocation du FOLUCCO, à savoir : financer les structures au niveau de leur organisation et fonctionnement et former les agents du secteur public.

Invité à faire la présentation du cadre général de la loi N°22/068 du 27 décembre 2022 portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, Christophe Museme Ngaruka, assistant du secrétaire exécutif de la Cellule Nationale de Renseignements Financiers (CENAREF) a fait savoir que la RDC a été évaluée très faible en ce qui concerne la lutte contre ces phénomènes, d'où les grandes réformes au niveau de la législation congolaise en cette matière.

« Comme vous le savez, la RDC est membre du GABAC - Groupe d’Action contre le blanchiment d'argent en Afrique Centrale, ndlr -. Et pour avoir accepté de devenir membre du GABAC, la RDC a accepté de se faire évaluer par ses pairs. Et notre dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux avait été très faible, ce qui a obligé une grande réforme dans notre législation sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme », a-t-il indiqué, évoquant les grandes innovations de cette loi, dont l'augmentation de son champ d'action, suffisamment élargi, dans la mesure où nombreux d'assujettis qui n'étaient prévus dans la loi de 2004, ont été inclus, gage de l'atteinte d'un grand champ d'application. 

Par ailleurs, cette loi, promulguée en 2004, s'élargit désormais jusqu'à lutter contre le financement de la prolifération des armes de destruction massive, une autre grande innovation parmi tant d'autres.

À l'en croire, l'évaluation nationale a révélé que les secteurs minier, immobilier et bancaire sont identifiés comme de haut risque, exposant la RDC aux risques de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme. Par conséquent, explique-t-il, la loi a prévu des mesures de prévention, dont l'interdiction de retirer en banque une somme au-delà de 10.000 USD, préconisant le paiement par voie bancaire, car le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme passent principalement par les opérations en espèces.

S'agissant du financement pour mener à bien cette lutte, le directeur général de FOLUCCO a rassuré de la signature d'un arrêté ministériel, permettant à l'entreprise dont il est le numéro 1 de bénéficier d'une quote part importante «pour combattre ce fléau».

Samyr LUKOMBO