Petits commerces en RDC : le ministre de l'Économie annonce la revisitation de la loi de 1973 et la fin de la dérogation accordée aux étrangers

Des vendeuses dans un marché à Kinshasa
Des vendeuses dans un marché à Kinshasa

Face aux revendications persistantes de petits commerçants congolais, le gouvernement annonce un tournant décisif dans la régulation du secteur. Le ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a confirmé que la loi de 1973, qui réserve les petits commerces aux seuls Congolais, sera revisitée pour être adaptée aux réalités actuelles, tout en mettant fin à la dérogation temporaire accordée aux expatriés.

« La loi est claire : les petits commerces sont exclusivement réservés aux Congolais. Il y a eu une dérogation, mais elle arrive à expiration en novembre de cette année. Je n’ai pas l’intention de la proroger », a affirmé le ministre.

Depuis plusieurs années, les commerçants congolais dénoncent la présence croissante d’expatriés – notamment indiens, libanais, pakistanais et chinois – dans les petits commerces. Des boutiques de quartier aux marchés périphériques, leur implantation est perçue comme une concurrence déloyale qui prive les nationaux de leur espace économique légitime.

Pour répondre à ces frustrations, le gouvernement avait, par décret du Premier ministre, accordé une dérogation temporaire, permettant aux étrangers de poursuivre certaines activités commerciales. Cette mesure, censée durer deux ans, avait été renouvelée à plusieurs reprises, suscitant l’indignation des opérateurs économiques locaux.

Le ministre de l'Économie a annoncé qu’un projet de loi spécifique sur les petits commerces est actuellement en cours de préparation. En parallèle, un autre texte plus global sur le commerce en RDC est également en gestation au sein du ministère. L’objectif est de mettre fin aux confusions juridiques actuelles, en clarifiant les conditions d’exercice des différentes catégories de commerce et en assurant la protection des opérateurs congolais face à une concurrence étrangère jugée envahissante.

« Nous ne voulons pas seulement mettre fin à la dérogation, nous voulons réécrire un cadre légal clair, applicable à tous, sans passe-droit », a précisé le ministre.

Samyr Lukombo