RDC : les biens confisqués de Corneille Nangaa «affectés à certains services du ministère de la justice»

Les biens confisqués de l'ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa, condamné à mort pour crimes de guerre, trahison et participation à un mouvement insurrectionnel, sont affectés à certains services du ministère de la justice, dont la justice civile et militaire. C'est ce qu'a annoncé, jeudi 30 janvier 2025, le cabinet de Constant Mutamba, ministre de la justice qui ajoute que les titres desdits biens seront convertis par les services compétents des affaires foncières. 

Ces biens, dont plusieurs villas, des terrains et des appartements situés dans des quartiers huppés de Kinshasa, étaient mis en vente pour ce jeudi 30 janvier par le ministre pour indemniser les victimes de l’agression armée menée dans l’Est de la République démocratique du Congo par des forces soutenues par le Rwanda, selon un récent communiqué officiel signé par le ministre d’État en charge de la justice, Constant Mutamba. 

Il y a notamment l’hôtel Castelo sur l’avenue Prince de Liège, des villas sur l’avenue colonel Tshatshi et à Macampagne, un terrain clôturé à Ngaliema, ainsi que deux appartements dans l’immeuble DIKIN, dans la commune de la Gombe. Ces propriétés, autrefois sous séquestre, avaient été confisquées dans le cadre de l’exécution des arrêts RPA N° 331/2024 et RP 440/441/2024, rendus respectivement par la Haute cour militaire et la Cour militaire de Kinshasa/Gombe.

Corneille Nangaa, désormais numéro un de l'Alliance Fleuve Congo, un mouvement politico-militaire allié au M23, a été condamné à mort par contumace en date du 8 août 2024, à l’issue d’un procès impliquant 25 coaccusés, dont cinq étaient présents à l’audience. La défense avait dénoncé un manque de temps pour préparer leur plaidoirie et avait annoncé un appel. Un rapport des Nations unies publié le 9 janvier 2025 révèle une chaîne de commandement reliant les autorités politico-militaires rwandaises, le général Sultani Makenga, chef du M23, et Corneille Nangaa, qui aurait agi sous les ordres de Makenga.

Son mouvement, AFC, qui est en intelligence avec le M23, qui a ressurgi en 2021, mène des combats réguliers contre les forces armées de la RDC. Depuis près d'une semaine, ces rebelles, soutenus par le Rwanda, sont présents dans la ville de Goma (Nord-Kivu), où les affrontements avec l'armée congolaise ont fait des dégâts collatéraux et plusieurs blessés.

Samyr LUKOMBO