Le ministre des affaires étrangères du Royaume de Belgique, Maxime Prévot, a clairement exprimé la position de son pays au regard du conflit armé qui secoue l'est de la RDC. Devant les parlementaires, le chef de la diplomatie belge a promis son implication au conseil affaires étrangères pour obtenir notamment des sanctions individuelles, de suspendre le dialogue sécurité-défense avec le Rwanda et le mémorandum d'entente sur les matières premières critiques.
« Je note par exemple que le groupe international de contact dont nous faisons partie avec les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Suisse, l'Allemagne, le Pays-Bas et bien d'autres, a pris une position très ferme vis-à-vis du Rwanda hier. De voix se sont levées, y compris celles du pays d'Afrique, au conseil de sécurité des nations unies pour dénoncer la situation et appeler à une réaction de la communauté internationale. Tous ces dossiers seront traités, à la demande, au conseil affaires étrangères lundi prochain... J'y défendrai à nouveau l'importance d'avoir des sanctions individuelles, de suspendre le dialogue sécurité-défense avec le Rwanda, le mémorandum d'entente des matières premières critiques et le financement de l'armée rwandaise au Mozambique », a-t-il déclaré.
La Belgique dit n'être ni pour l'un ni pour l'autre dans ce conflit. Mais elle réitère sa position pour le respect du droit international, de l'intégrité territoriale et des droits humains. C'est notre seul agenda. Et c'est précisément cela qui explique notre positionnement clair dans les enceintes internationales sur la région des Grands-lacs, comme d'ailleurs», a renchéri M. Prévot.
Dans un communiqué vendredi, l'UE, qui a invité l'ambassadeur Rwandais auprès d'elle, a condamné fermement l"avancée militaire en RDC, la qualifiant de "violation du cessez-le-feu décidé sous les auspices du processus de Luanda" et d'atteinte continue à l’intégrité territoriale de la RDC". Bruxelles exige le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais et l’arrêt du soutien au M23 et à tout autre groupe armé actif dans la région.
Cette convocation survient alors que les États-Unis ont annoncé, ce jeudi, des sanctions contre le général rwandais à la retraite James Kabarebe, ministre d’État rwandais chargé de l’intégration régionale, ainsi que Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23. Tous deux sont désormais inscrits sur la liste noire de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) pour leur rôle dans les activités déstabilisatrices du M23 et des RDF en RDC.
Samyr LUKOMBO